30.10.07

UE, UM et notre Mer

La mer Méditerranée, mare nostrum au cœur de Notre civilisation, tel un vaste bassin amniotique unissant dans ses multiples bras et rivages mélangés, Union Européenne et Union Méditerranéenne. Sens de l’histoire, courant puissant de profondeur, force incontournable d'un lent mouvement d'évolution humaine. Inéluctable horizon ? Reconnaissance et retrouvailles ! Changement de paradigme : Europe de l’Atlantique à l’Oural, Proche et Moyen-Orient, Afrique.
Pour moi , c’est fait. Je le vois, réalisé.
Utopie? “L’utopie, ce n’est pas l’irréalisable, mais l’irréalisé,” disaient Philon et les Thérapeutes d’Alexandrie. Alexandrie tiens, justement !

*cliquer sur le titre de l’article

18.9.07

Cité !

Citer est dévoiler
se dé/voiler.
Tout comme un écrit chapardé, qu'on refile à l'anglaise l'air de rien (de tout) démasqué. Pas neutre. Pire, neutralisé par la main de l'autre, in-négociable entre guillemets. C'est tout ou rien, tu prends ou tu prends pas ! Si tu prends pas, tu dépéris au fil de l'eau du temps, époumoné, assoiffé, déchiqueté, dans des lambeaux d'anonymat obscur. Inexistant.
A ne pas confondre avec copier/coller
répéter
reproduire
singer.
Citer donc,
par engagement
avec courage,
sans voile.

15.9.07

L'Ingénieur

« Les hommes cheminent sur la terre comme des prophéties de l'avenir, et tous leurs actes ne sont qu'essais et expériences, puisque tout acte peut être dépassé par le suivant. »
 Emerson cité par Musil.

21.8.07

Un pur talent

Citation :  « En tous cas, en y pensant, je ne comprends à nouveau absolument pas cette ivresse de violence dans le temps si bref de l’existence hommes/femmes, cette volonté de vouloir tuer alors qu’on est soi-même vivant, condamné à mourir. Les fantômes et les poids de l’histoire. »
Extrait de Aires de repos sur l’autoroute de l’information, auteur Yves Rosset, barman intello qui vit à Berlin, originaire de Suisse romande, écrivain phare du 21° siècle, lauréat du prix Georges-Nicole 2001.
Et aussi : « Insert: Sur la gauche, l’homme assis sur un socle, son œil de pierre fixant le vide, son corps d’athlète puissant, à la grecque comme le soleil ou l’amour. Sa main vide contre ses lèvres comme si elle voulait s’avaler dans sa bouche, l’autre sur son genou, ses cheveux comme une perruque, toute sa surface physique exacerbée, un logo made in France, le penseur de Rodin. »
A propos : en reflet, la posture du penseur de Rodin, davantage encore le sourire de la Joconde... ; en reflet, la file des visiteurs fast-food, bourrant leurs caddies-moutons... Ce qui est convenu, programmé, canalisé, mithrydatisé, m'insupporte et sans doute ce petit bourgeois avec sa bêtise et son air niais qui gobe sans sourciller, au kilomètre.

17.8.07

On se reprend une petite balle !

La kalachnikov a 70 ans. Son inventeur, Mikhaïl Kalachnikov, emblème national russe internationaliste, pose pour la photo. C’est un héros.
Sur ce blog, en exclusivité, les résultats de l’enquête conso menée auprès d’un échantillonnage représentatif des ménagères tchétchènes de moins de 50 ans*. Cliquez sur ce lien : "les consommatrices en raffolent".

*La Tchétchénie a été choisie en raison de la densité du maillage informationnel sur la consommation quotidienne, toutes zones confondues. La mauvaise qualité des enquêtes conso - à l’époque de Budapest ou du Vietnam - n’a pas permis pas d’en garantir la fiabilité, suffisamment pour être ici retenues.

15.8.07

Un mois

Un mois, jour pour jour, depuis le dernier post/message...
J'écris.

15.7.07

Words ! words ! words !

Dans son journal de la semaine, publié hier par Libération, Marco Koskas note que parler politique est plus facile qu’écrire un livre : « Tout est plus facile qu’écrire, et rien n’est plus facile que commenter la vie politique. »

Il a raison... je commente, je commente 
et je n’écris pas. Pas assez.
Alors pour la politique, à bientôt !

L’Homme est-il rentable ?

Dans Denier du rêve toujours* Marguerite Yourcenar fait dire à l’un de ses personnages : « Je ne veux pas me suicider pour rien. »
Plutôt parler, ou écrire tiens par exemple... à temps.
*ouvrage déjà cité ci-avant

10.7.07

Vainqueur (extrait)

« Rien de plus méprisable que l'adulation du succès, mais puisque tout succès n'est jamais que passager, je ne fais que devancer le temps où cet homme fera dans l'Histoire figure de grand vaincu*, comme tous les vainqueurs... En attendant, je ne refuse pas aux résultats pratiques mon estime viagère... Cela ne vous dit rien, "cet homme qui est parvenu"?
– Vous oubliez (Alessandro) que je l'ai vu parvenir, dit-elle avec un infini mépris. Mon père corrigeait ses premiers articles à la gloire du socialisme.
Croyez-moi, Marcella, il en est des doctrines qu'on trahit comme des femmes qu'on abandonne: elles ont toujours tort. »
*Rome de l'an XI du fascisme

Denier du rêve,
Marguerite Yourcenar
éditions Gallimard (L'imaginaire)

5.7.07

Lettre timbrée 20 €

« Ségolène Royal, elle fait de la politique avec son c.. »
Lui, c’est le "militant historique", responsable de la section du parti socialiste du Portugal. Moi, je suis le "militant à 20 euros", tout fraîchement débarqué dans la planète socialiste en cette fin de printemps 2006 pour soutenir la candidature de, évidemment, Ségolène Royal. Et moi, au milieu de ce café de la place Londres de Lisbonne, où il m’a été donné rendez-vous pour une première prise de contact, face à ce type qui est censé m’accueillir au sein de la grande famille... je reste abasourdi ! Cet homme, je ne le connais pas, il ne me connaît pas. Nous parlons depuis dix minutes à peine et il me balance ça, avec tout la masse de son ancienneté, comme une évidence incontestable. Choqué par tant de cynisme - surtout d’ordinarité - je manque quitter les lieux et le lui dit. Il se radoucit... ce sera mon seul contact avec la section socialiste jusqu’au vote interne.
Puis, basta.
De ce jour, je compris que jamais Ségolène Royal ne serait acceptée au sein de la "famille" socialiste, la caste. Qu’elle pourrait être désignée comme candidate par la force des choses - notamment par celle de mon vote... et de quelques dizaines de milliers d’autres équivalents - et d’un concours de circonstances exceptionnellement favorables - sur lesquelles beaucoup à déjà été écrit dans ces pages (et reste à écrire mais je n’y reviens pas) mais, que dans le tréfonds de son ego machiste - hommes et femmes confondus -, de son arrogance feutrée et de sa morgue naturelle, jamais la spontanéité et une certaine fraîcheur alliée à la distance autonome affichée par l’usurpatrice, ne sera acceptée, ni même tolérée.
Ce fut le cas. Ça l’est. Ce le sera chaque jour davantage, je veux bien le parier.
À chaque étape de ce parcours admirable de courage et de rectitude - oui, je dis bien "rectitude", comme bravitude - tous les signes ont été là : à droite UMP voire en deçà, on lâchait comme un crachat : "La Ségo !" À gauche PS, avec mépris et commisération, on non-disait  "Ségolène" avec lippe mordante et sourictus carnassier.
Alors... aujourd’hui ?
Sincèrement, Madame Royal, je ne vois pas ce que pouvez espérer ou attendre de ce parti socialiste là ! Comme prévu et c’est d’ailleurs sa fonction centrale et son principal savoir faire, la direction multi-têtes - celle là comme bien d’autres - a fait la synthèse pour durer. Rien de neuf à l’horizon. L’art de la motion et de la synthèse est au parti socialiste ce que l’art du compromis est à la commission de Bruxelles. N’y voyez pas de mauvais esprit, seulement un clin d’œil au désormais célèbre "plan B" - comme Bermudes - et de la digestion ni une ni deux qui s’en est suivie. J’ai personnellement voté oui - et plutôt deux fois qu’une - mais j’ai été fortement irrité par la campagne affirmative des tenants du Oui, ne laissant aucune échappatoire. Toujours ce mépris pour l’autre, différent. Insupportable !
Cette même auto certitude, comme on le dit de l’auto satisfaction, revient. Vous ne pouvez pas ne pas le voir ! Même, vous le voyez plus que quiconque, après tout ce qu’ils vous en ont fait voir non ? En "sous adhérence" à 20 euros, moi, je suis illégitime. Mais, en extra adhérence, vous l’êtes tout autant, finalement ! Nous sommes ainsi des millions d’illégitimes.
Plutôt sympathique non ?
Alors, il vous faut continuer... reprendre la bâton de pèlerin - enfin, un peu moins catho inspirée quand même si possible - pour la longue marche hors des sentiers battus. Mais le contre-pied n’y suffira pas. Avec Michelle Bachelet au Chili, alors que pour le coup* ils étaient tous là - rivalisant de chapeaux et de postures - pour l’Anniversaire... Ça, c’était bien ! Mais, la confusion des dernières semaines, les sauts de côté par ci par là, ce n’est pas de niveau. Tiens par exemple, vous avez eu le courage et la liberté de tendre la main à Bayrou - de droite, quand même...- et de manifester clairement l’autonomie de votre démarche. 
Parenthèse : avec ma femme, nous avons beaucoup aimé la couverture des Inrocks, la photo comme le titre - "l’Affranchie" - et jugé aussi, bien peu ardente à votre endroit, la presse féminine. Que n’eussiez-vous été Afghane ou Iranienne... !
Donc, Bayrou, c’est bien. Mais il faut aller plus loin ! En fait, je veux dire... moins loin, tout près même : ce samedi, quelques vibrions qui ont (eux aussi) de la suite dans les idées, se réunissent à Paris pour réfléchir, sans a priori ni tabou, à la rénovation (refondation) de la pensée et de l’action politique à gauche.
A gauche justement, ça tombe bien, vous êtes de gauche...! Allez, fendez vous d’un petit bonjour aux chers soixante-huitards qui le méritent bien ! Le Sénat* pour une rencontre, ce n’est pas plus loin pour vous que Solférino, ou n’importe quel hôtel parisien. Pour moi, si, c'est un peu loin... je n’ai pas trouvé de billet à 20 euros dans un vol low cost pour venir. A mon grand regret, je n’y serai donc pas, physiquement. Seulement physiquement. C’est vrai qu’ils ont raison : On a toujours le droit d’inventer.
Et puis, tout de suite après, immergez-vous à nouveau dans la démarche participative. Relancez radicalement Désirs d’Avenir, avec un site fortement interactif. Immergez-vous dans tous les milieux, culturels, intellectuels, artistiques, ceux des chercheurs et des scientifiques, des innovateurs, des jeunes de toutes conditions et origines, surtout les jeunes. Et dans toute l'étendue et la richesse de notre territoire du 21ème siècle - l'Europe et au delà. L’été, la vie continue, ne laissez pas retomber le soufflet. Chaque jour compte. Ainsi, densifiez votre trace. Et nous la suivrons, à 20 euros ou plus.

*de Jarnac
**Lieu de réunion publique à la suite de l’appel "on a toujours raison de vouloir inventer"- publié par le journal Libération le 11 juin - lancé par Daniel et Gabriel Cohn Bendit, Christiane Taubira, Joël Roman, Jean Pierre Mignard et Jean Yves Le Drian, notamment

4.7.07

Désencombrement

A la recherche d’un mode de vie désencombré. Voilà bien une quête propice à l’homme que je deviens... plutôt de l’homme en devenir. Je me réfère à cette phrase extraite d'un texte attribué à Philon à propos des thérapeutes et qui remonte environ à l’an 40 environ : « Un des aspects concrets de la thérapie des Thérapeutes sera de proposer un mode vie « désencombré ». Ils savent que l’argent, les possessions, l’entretien des domaines, etc., sont source de soucis, d’anxiété et, plus grave encore, d’« oubli » du sens véritable de la vie. On peut passer ainsi toute son existence « à côté de la vie », « faire des choses admirables » et oublier qu’il y avait mieux à faire que faire. »

Il y a "mieux à faire que faire"… admirable raccourci, saisissant, ne trouvez-vous pas ?

Certes, on ne peut renoncer valablement qu’à ce qu’on possède ! Il est facile de me rétorquer qu’à « vaincre sans péril… » ...n’ayant de fait ni maison, ni voiture, ni actions, je n’ai guère de mérite à me désencombrer. Bien vu.

Pourtant, qui ne possède pas ? Chacun et chacune d’entre nous possède au moins un bien qui lui est propre, auquel il et elle tient plus que tout, dont la valeur lui est subjectivement inestimable.

Matériellement, qui peut véritablement dire : « je n’ai rien à perdre »

Mais, bien au delà du matériel -dont le détachement s’avère pour (presque) tous le plus difficile- se désencombrer aborde tous les aspects de la personne, physique, mental, émotionnel, même spirituel.

Le désencombrement est à mes yeux un parcours d’étapes sur le chemin de la vie, une forme d’allègement qui vise à harmoniser l’existentiel à l’essentialité de l’être. Procédant ainsi par touches successives -artiste de lui-même- l’être sculpte sa propre statue de vie, dans une posture que l’on peut alors (objectivement) qualifier d’authentique, à tout le moins fidèle à sa valeur propre.

Découvrir sa propre valeur, y engager toutes ses forces, le plus tôt dans la vie ; suivre sa petite voix intérieure, l’intuition davantage que la raison, l’esprit plus que la pensée, le cœur sans mesure ; prendre conscience de la richesse infinie que recèle chaque personne, s’en ouvrir ; se poser simplement, et surtout sincèrement, la question en toute occasion : est-ce que c’est bon pour moi ? … Quand l’école deviendra-t-elle un lieu privilégié -et protégé- de sensibilisation et de découverte de la conscience intérieure de soi, un parcours de recherche et de découverte de soi-même au milieu de tous les autres, au plus tôt -dans les toutes premières années- arrimant solidement la confiance à la valeur ainsi dévoilée !

Gageure, ce siècle est plus que jamais -mais n’est-ce pas le parcours immanquable de chaque siècle succédant au précédent ?- celui de l’offre ! le désencombrement relèverait-il alors de la pure fiction ? Hé bien justement, c’est exactement l’inverse, l’occasion fait le larron : qui n’est pas exposé à toutes les illusions, consommations, tentations et diversions, n’aura jamais la chance de vivre l’expérience d’y résister ! Abondance de propositions ne nuit pas… à qui peut -et souhaite- discerner son intérêt véritable. Quel est ton intérêt véritable d’avoir ou d’obtenir, ceci ou cela ? A la réflexion, la réponse au cœur de chacun est en fait très simple… n’est-il pas vrai ?

Pour résumer, l’homme veut toujours doubler.

Pourquoi au fait ?


*Philon et les Thérapeutes d'Alexandrie, J-Y.Leloup éd. Albin Michel

3.7.07

Et, vous avez du temps à perdre? *

« Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
«
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots »
Mais je n’ai pas le temps, moi !*
se payer du bon temps
gagner du temps
perdre son temps + prendre son temps + occuper son temps + tromper le temps + passer son temps = glander
en temps réel
consacrer son temps
employer son temps
à la recherche du temps…
temps mort (sport)
le temps nous est compté
temporiser
l’échelle du temps
ça fait beau temps que...
(et)
il y a beau temps que…
le temps perdu
(et) le temps retrouvé (liquide) (solide)
maître en son temps

tempo
le temps s'écoule
mi-temps
tiers-temps
le temps passe
le temps s'arrête
brûler son temps

tout le temps
en ce temps là
avoir le temps
n’avoir qu’un temps
de temps en temps
le Temps

être de son temps
de temps à autre
le temps qui fout le le camp
rattraper le temps
le temps est (au dialogue, au beau fixe...)
donner du temps au temps
un bout de temps
temps universel

depuis le temps que…
temporada
un laps de temps
dans la nuit des temps
la plupart du temps
le temps partagé
en un rien de temps
(depuis) la nuit des temps
du temps...
autres temps, autres mœurs (Ô tempora! Ô mores!)
(O the times! The customs!)
de mon temps…
de ton temps !
de notre temps !!
de tous temps !!!
les temps modernes
en temps normal (de paix, de guerre)
temps présent
au bon vieux temps
temps pis
(juste) le temps de…
du temps jadis
pendant ce temps
le temps perdu ne se rattrape pas
le temps perdu ne se rattrape jamais
tempérer
en temps utile, en temps voulu, en temps opportun
en temps et en heure
le temps nécessaire
marque un temps

chaque chose en son temps
hors du temps
le temps qui s’en va
les temps qui viennent
le temps s’en allait

…le payer de son temps
quelques temps

un certain temps
le temps propre
il y a un temps (pour tout)
(valse à) trois temps … mille temps
(moteur à) quatre-temps
en deux temps (trois mouvements)
à quelques temps de là
(« C'est sans doute pour cela, ajouta-t-elle* avec dépit,) que dans le temps il a refusé de (m'épouser. Et moi imbécile, qui allais consulter Mme de Rênal ! »)
*Mlle Elisa
avec le temps, va, tout s'en va
dans un premier temps (j’y vais), dans un deuxième temps (je reviens)
temps solaire (vrai)
il y a longtemps que je...
temps virtuel - temps réel
faire son temps
faire son (meilleur) temps, puis
(la jeunesse) n'a qu'un temps
le temps de… j’arrive
pour un temps limité
le temps fort (du match)
que de temps (perdu, passé, écoulé, inutile, gâché)
concordance des temps
temps simples
temps composés
arrêter le temps
à mi-temps, à temps complet, à temps partiel, à temps différé, à temps fixe, à temps variable
temps variable avec éclaircies
ni temps passé, ni
mais qu’est-ce qu’il fait de son temps ?
depuis le temps que…
marquer son temps
tromper le temps
la marche du temps
temporaire
marquer son
temps
tout ce temps !
le temps des cerises

un temps de chien
quel temps fait-il ?

un temps pourri
un temps de cochon
un vrai temps de merde
quel temps !
« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! 
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux. 
« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit. 
« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
C’est long.
Un peu court !

* une erreur s’est glissée dans le texte, laquelle ?

21.6.07

méthode Coué

N.S. : méthode Coué

18.6.07

éclaircies

Meilleur temps que ne le prévoyait la météo, ciel couvert avec éclaircies. Au fait, à propos d'Alain Juppé et de quelques autres, la rente politique à vie n'est pas un dû, elle peut même être indue. Comme quoi la justice des urnes fonctionne, tout simplement.
Voici quatre tours d'élections - présidentielle et législatives - qui, en l'espace d'un seul mois, présentent la panoplie complète de la démocratie à la française. Du pain béni pour les étudiants en Sciences Politiques et affiliées, en France et en Europe. Quatre tours qui permettent d'observer et d'analyser les comportements électoraux de nos concitoyens, dans toute leur étendue : la logique et le raisonnement, la fronde, la responsabilité, l'engagement et le sursaut... la distanciation également, l'innovation et l'audace... le cœur, enfin. La France, quoi ! Créative, unique, complexe et indirigeable.
Cela fait du bien. En tous cas, moi, cela me fait du bien de voir que les urnes parlent d'Or et qu'elles sont - toujours - la résultante d'une situation existante, réelle, concrète et vivante. C'est sans doute en cela que l'expression majeure de la démocratie - le vote - est si précieuse et unique. Elle est d'être Le reflet du peuple. On l'oublie parfois, mais lorsque la démocratie a la capacité de s'exprimer pleinement, la politique est un miroir, ni plus ni moins.
Après, le jugement sur le résultat... la tendance, le rapport de forces, les personnalités, chacun apprécie.
En ce qui me concerne, j'apprécie tout court. Car à quelques (très) rares exceptions, ce parcours en quatre étapes est tout simplement prodigieux de subtilité, de finesse et d'enseignements. Chacune et chacun a de quoi largement nourrir son été et méditer la grande sagesse de notre électorat national.
Je me limite à souligner simplement, pour l'heure, la digne revanche du peuple sur le people, de la réalité humaine sur la manipulation, du geste sur l'incantation.
Et nous voilà dans une belle énergie renouvelable. À ne pas oublier de renouveler car, attention, l'été passe vite.

11.6.07

Panem et circenses

Lendemain de premier tour des élections législatives : confirmation choc de l’uni-polarisation. On est même loin de la bi-polarisation dénoncée ici ou là. Et on en serait à la regretter... Non, ce qui finalement personnellement me soucie le plus, au delà du choix politique droite gauche - en l’occurrence droite toute - c’est le côté plouc, rentre-dedans, acculturé, montre en or et gourmette... ce doit être mon côté esthète sans doute ! Car, à dire vrai et avec un pragmatisme (certain), si effectivement la France se sent plus dynamique et motivée après l’élection de Sarkozy, avec une bonne grosse majorité de godillots bien aux ordres et le dégagement de tous les vieux de la précédente législature - qui peuvent être aussi des jeunes vieux, ne nous y trompons pas - hé bien après tout, pourquoi pas, nous verrons bien...!
Donc, en ce lundi matin Barcelonais, de gaulois(e) aux volutes bleutées, je nous fais la réflexion qu’il y a bien un socle commun de réformes indispensables et de restructuration à opérer. Ce boulot, il est à faire. Que ce soit par la droite ou par la gauche. Alors, autant que ce soit la droite qui s’y colle !? Car la gauche, ce job, elle doit déjà le faire pour Elle-même. C’est donc vrai qu’en terme de disponibilité pour le pays, ce n’est pas vraiment son heure... Certes, l’horloge tourne toujours - inexorablement, se rassure t'on - mais ce qui compte n’est pas d’attendre que l’heure vienne...
Vienne la nuit, sonne l’heure
Les jours s'en vont,
je demeure
... mais d'être à l'heure.
Or, just in time précisément, ce ne fut le cas :
Ni en 1995 : not just in… trend,
Ni en 2002 : not just in… men,
Ni en 2007 : not just in… project
Et en 2012 : just in, or not just in ?
Pourtant ceci ne doit pas occulter cela : il s’en est passé des choses depuis un an ! En l’espace de quelques mois, ce fut même Ocean’s Eleven, en 3 dimensions. Le Casse, celui d’une génération politique. En trois hold-up d’un coup :
1. Le hold-up de Sarkozy sur la droite, avec la prise d’assaut de la forteresse UMP, construite précisément et d’abord pour s’en protéger ! Tiens, cela me fait penser à quelque chose - exemple qui me vient peut-être de la proximité de Sarkozy avec Israël, qualifiée d’étroite - ce gigantesque mur construit par Israël pour se défendre des palestiniens, est-il certain qu’il va-t-il toujours le protéger et pas un jour l'enfermer à son tour ? Le balancier UMP pourrait bien aussi plus tard - beaucoup plus tard (?)- à nouveau, qui sait ! Qui trop embrasse, ...
2. Le hold-up de Bayrou sur le centre, dans un hara kiri encore jamais vu ! Réincarnation en prime : de l’UDF en MoDem. Je vais dévoiler une information : Bayrou a une stratégie, transférer du centre-droit au centre-gauche sans le dire - y penser toujours, n’en parler jamais ! Bon pour l’heure, on en peut pas dire que ce soit un succès patent... mais attendons. L’ours des Pyrénnées en voie d’extinction (métaphore animale) possède l’énergie décuplée du combat de sa survie. Et aussi, notons au passage le manque de recul et la volte-face permanente des médias français en général - qui ne fait d’ailleurs que refléter la mentalité chronique nationale - de brûler ce que l’on a adoré... et qui s’applique immanquablement aujourd’hui à Bayrou : brûler (législatives 1er tour) l’adoré (présidentielle 1er tour) ! En attendant... le chemin inverse ? Il nous manque de conserver la distance - l’équidistance plutôt, l'équanimité (terme que j'affectionne particulièrement a proportion de la rareté que j'ai à l'employer) - tout en étant engagé dans les mots. Loin de la politologie - Sciences-Pô sopo, asexuée, lisse, contemporéano-médiatico-parisiano-blasée.
3. Le holp-up de Royal sur la gauche, en cours ! Dans la veine Reality-show, devenue la référence politique Live, voici donc (en direct) la prise du PS par la Troyenne Ségolène, étouffant par encerclement d’opinion publique, l’enceinte des éléphants assiégés. En une action commando subtile, qui vise à assaillir et assécher l’adversaire sans jamais prendre le risque (mortel) de l’affronter à l’intérieur, sur son terrain... En effet, en corps à corps, que peut une gazelle contre un éléphant ! (métaphore animale, bis) Seule l’agilité, la vitesse d’exécution et l’éveil de tous ses sens, peuvent venir à bout du mastodonte. Le judo, oui. La lutte, non. Cerveau droit contre cerveau gauche. Donc, restons attentifs aux signes avant coureurs, aux défis de l’équilibre, à la fulgurance de l’intention. Je peux me tromper - c’est Bien un blog car on a le droit de se tromper !- mais je pense que nous allons assister à des passes « éléphantesques » (tauromachiques) avec figures, véroniques et maestria. Ségolène, au balcon !


[1] Quiz : Verlaine? Apollinaire? Voltaire? Baudelaire ? ... quel est des quatre l'auteur des vers? Réponse ci-dessous "commentaires"

30.5.07

+ ou - (suite)

+ et c'est tant mieux !
Dimanche dernier, j'avais suggéré dans ce blog* que le nouveau ministre des affaires étrangères du gouvernement français n'oublie pas Aung San Suu Kyi (Birmanie) sous le déferlement médiatique opportunément développé pour Ingrid Bétancourt (Colombie). Bernard Kouchner n'a pas eu besoin de lire mon blog - encore que, sait-on jamais ?- car hier, mardi, à l'occasion d'une réunion euro-asiatique à Hambourg, il a qualifié, devant le représentant Birman, d'"innacceptable" le prolongement de la détention du chef de l'opposition, sous le fallacieux prétexte de danger pour l'ordre public qu'elle représentait ! Du coup, Bernard Kouchner a conclu clairement qu'un pays agissant ainsi, avait "peur de lui-même".

*
ci-après

29.5.07

Fossilisation

Florilège radiophonique, car j’aime beaucoup la radio : fond, légèreté, authenticité.
Noël Mamère, incontestablement l'un des meilleurs orateurs de gauche, brillant candidat des Verts en 2002 - et donc largement sous utilisé, comme Bernard Kouchner... et on a vu le résultat !- résume d’une formule lapidaire : « Nous sommes passés de la gauche plurielle à la gauche plusrien. »
Dans un autre registre (apparemment), évoquant le "miracle" du redressement de l’Allemagne après guerre, après sa quasi-destruction, le scientifique Albert Jacquard estime - dans une récente chronique sur France Culture - que ce redressement ne fut pas du tout un miracle mais le fruit d’une nouvelle logique, analysée ainsi par la philosophe Hannah Arendt : « Dans les conditions modernes, ce n’est pas la destruction qui cause la ruine mais la conservation, car la durabilité des objets fait obstacle au processus de remplacement. »
Et ce soir, tout le monde est au balcon… Zénith Paris 19h

28.5.07

Lundi

Hier soir, Julia a dit : "J'ai l'impression que si on accroche pas le lundi, la semaine file entre les doigts."

27.5.07

+ ou -

COLOMBIE :
Un espoir pour Ingrid Betancourt ? Ex-candidate écologiste à la présidentielle colombienne, enlevée par les Farc le 23 février 2002

Tant mieux !

BIRMANIE :
Aung San Suu Kyi : un an de détention supplémentaire. Prix Nobel de la paix 1991, détenue par la junte depuis le 30 mai 2003, après la victoire électorale de son mouvement en 1989, la Ligue nationale démocratique.

Tant pis ?


Bernard Kouchner ! N'oubliez pas... Rangoon, Total, etc.

Ah bon

"Je veux lancer ici à La Rochelle, dans ma région, un message de mobilisation aux électeurs. Il faut que les 17 millions d'électeurs qui m'ont donné leur voix viennent voter".
Il faut !
Ah bon... et ?

Dimanche à Barcelone

Dimanche tranquille à Barcelone


Blak ma muse DJ's Marianne Faithfull
for Public Place ...

"Crazy love is all around me
Love is crazy love is kindBut I know somehow you'll find meLove is crazy love is blind"


Heïdi MySpace's last news
from her entire world ...


I, Inrock's page 18:
"PS: enfin le coming out ?"
Tous responsables,
tous coupables ...


Ate logo

26.5.07

Courageux !?

Courageux ce François Bayrou ! ou ?
Décidément un bon cru politique cette année présidentielle 2007, qui aura vu l'émergence de trois forces nouvelles à fort potentiel - appréciation au delà des positions partisanes :
Ségolène Royal à gauche, qui en quelques mois de débats participatifs à mis sens dessus dessous tous les archétypes classiques - et carrément dépassés - dans son propre camp.
Nicolas Sarkozy, qui en quelques années à serial killé tous les tenants répertoriés du pouvoir de droite, se présentant en candidat de la rupture, et réduisant en chair à saucisse le Front National.
François Bayrou, fédérateur du centre, lâché pour tous les siens - quelle aubaine d'être libéré des caciques !- et qui, du coup, se trouve à construire quasiment seul un nouveau chemin porté par l'énergie de milliers de jeunes actifs qui rêvent d'en découdre avec le passéisme, le clientélisme et le suivisme.Beaucoup d'ismes en fait quand on y réfléchit.
Désirs d'Avenir et MoDem, deux mouvements d'avenir incontestablement... ! ou ? Et, jamais deux sans trois... les verts ? À suivre de près !

22.5.07

Malheureuse ?

Vous avez dit malheureuse ?
"Ségolène Royal, candidate malheureuse à l'élection présidentielle", expression consacrée depuis le 6 mai 20 heures, pour désigner la candidate aux 16.790.440 voix... qui a révolutionné en quelques mois la démarche politique, défié le machisme ambiant, renouvelé le discours usé et compassé, apporté fraîcheur et renouvèlement dans les espaces réservés et convenus, etc.
Malheureuse vraiment, la star, qui dès les résultats du second tour connus, haranguait du balcon une foule toute acquise en vue de futurs combats ?
Expression tant consacrée qu'elle est employée par ses partisans eux-mêmes... On croît rêver !
Voilà le danger : céder à la sémantique unique ambiante, répéter, répéter et encore répéter...
Alors question : êtes-vous malheureuse Madame Royal ?
La question contient sa réponse.

16.5.07

Aspect*

Fonction Président R.F.
Premier jour
Sans faute ...

*Le fait de s'offrir aux yeux, à la vue ; apparence présentée par ; manière dont quelqu'un se présente aux yeux (dict. Petit Robert)

13.5.07

Analyse et ....

Il faut le rappeler, le premier secrétaire du PS, François Hollande, est un bon analyste. Son analyse du scrutin présidentiel et qui fonde la première partie de son discours prononcé hier à la convention du parti socialiste, fonde ce jugement.
Mais le diagnostic - cerveau gauche - et le remède, procèdent-ils du même talent, engagent-ils les mêmes qualités, ressortent-ils des mêmes références ? Non bien sûr.
Tout est ouvert à gauche, tout comme ce le fut à droite à partir de 2002 et même sans doute avant.
Qui saura réconcilier les deux cerveaux, créer le lien invisible et vital, ouvrir de nouveaux champs à l'imaginaire, donc au réel?
Quelle époque passionnante, n'est-ce pas. Beau temps pour une croisière en haute mer, pour l'engagement !

8.5.07

Approfondissement

On a souvent évoqué à propos de l'échec du référendum de 2004 sur le traité européen en France une question plus vaste et récurrente : l'élargissement déséquilibre l'édifice incertain. Approfondir, solidifier et légitimer AVANT d'élargir à tant de nouveaux pays. Or le le boulot n'avait pas été fait. Résultat, l'échec.
Il me vient soudainement comme un parallélisme entre ce déficit d'identité européen et le déficit d'identité socialiste en France. Approfondir avant d'élargir, c'est l'évidence. Jean-Pierre Chevènement le résume à l'instant de façon (à sa façon) lapidaire : "Avant de pratiquer l'ouverture, il faut savoir où l'on habite, sinon l'on n'est qu'un camp volant. Je suis contre une gauche sans domicile fixe. Bâtir un nouveau parti réformiste ? Pourquoi pas. Mais avec une grille de lecture du monde et la volonté de le changer." 
Or, toutes ces dernières années, le boulot il n'a pas été fait et c'est bien là la question centrale. Et s'il n'a pas été fait, c'est qu'il reste à faire ! Dans l'intervalle toute perspective se résume à expédier les affaires courantes, soit en premier lieu une remise en ordre (juste) et limiter la casse aux prochaines élections législatives. Ca, cela concerne, il faut bien le dire, les sortants.
Et donc, on pourra utilement reparler politique après.

7.5.07

A star is born



La vedette c'est lui
mais ici La star, c'est Elle.
Allez donc comprendre !
à demain...

3.5.07

Utopie ?

A présent les choses sont claires pour tout le monde, le choix est bien entre deux conceptions de la société et de l'exercice du pouvoir.
Quel que soit le résultat de dimanche -et en particulier s'il devait être défavorable à notre candidate- je retiendrai l'essentiel : en dix-huit mois d'une campagne singulière et novatrice menée tambour battant, ségolène royal par sa seule détermination, sa pugnacité et son audace, sa modernité surtout, son courage et sa force de conviction, aura redonné gout à la politique à de très nombreux français de tous âges, de tous horizons, de toutes conditions.
La formidable médiatisation internationale de la campagne c'est grâce à elle, l'organisation des débats publics et télévisés pour les primaires c'est encore grâce à elle, la percée significative du centre c'est encore, je n'hésite pas à l'affirmer, grâce à elle qui a ouvert la voie de la possibilité : il est donc possible dans un pays conservateur et d'hyper verticalité d'échapper aux règles et aux carcans, de faire son chemin et de réussir ; et il est ainsi démontré que la formidable épopée de la candidate -en particulier dans son propre camp- a donné des ailes à françois bayrou. Enfin si nous avons pu assister au premier débat paritaire d'une élection présidentielle en europe c'est encore et toujours grâce à elle, évidemment.
Nul ne sait -à commencer par moi- ce qui adviendra une fois le résultat définitif connu. Mais si nicolas sarkozy devait remporter le match j'espère vraiment que ceux-là même qui, au parti socialiste en particulier, avaient montré tant de morgue à l'égard de Ségolène Royal aux primaires, n'auront pas l'indécence et l'outrecuidance d'en rajouter. Le résultat du premier tour obtenu à la force de son poignet -elle qui n'était ni premier ministre sortante, elle qui n'eût pas pour la soutenir et c'est le moins que l'on puisse dire un parti unanime, solidaire et sincèrement rassemblé- ce résultat fut inespéré et un formidable cadeau de rédemption du 22 au 21 avril.

Celles et ceux qui comme moi et pour la première fois de leur vie se sont engagés dans un parti politique pour soutenir sa candidature et permettre ainsi à une femme de conviction d'atteindre la plus haute marche du podium, ne se sentent pas concernés par des débats du passé. En ce qui me concerne le passé a déjà révolu le dimanche 22 avril 2007, ce qui précède appartient au musée; je ne me sens pas l'âme d'un historien mais bien plutôt citoyen et acteur d'un avenir politique moderne, débarrassé une fois pour toutes des a priori et des certitudes infondées, où il est possible de tout envisager pour un monde meilleur.
Hier soir à Barcelone en arrivant au café où était retransmis le débat je m'enquérais auprès de mes nouveaux voisins de quels étaient leurs penchants. Ils répondirent d'une seule voix "sarkozy bien sûr!" la question même leur parût saugrenue et attendant comme en écho la confirmation évidente ! Que ne fut pas leur dépit, presque un apitoiement... "ah vous êtes idéaliste!" dit l'une, "utopiste*" dit l'autre... "Exactement, répondis-je, voilà ce qui me fait vivre et rester debout". Quelle belle soirée ce fut, merci Ségolène.

*"l'utopie c’est la réalité de demain" Hubert Reeves, et aussi l’utopie, ce n’est pas l’irréalisable mais l’irréalisé (Philon et les Thérapeutes d’Alexandrie)

27.4.07

Enfin !

Bientôt quarante ans que j'espère, que j'entreprends, que je rêve, que je m'engage, que j'attends.
16 Septembre 1969, discours de politique générale du Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas, à la tribune de l'Assemblée Nationale. Ce discours, fruit d'un intense travail collectif, co-rédigé par Jacques Delors et Simon Nora- marquera l'histoire de la Vème République du projet de "nouvelle société". 
Mai 1974, défaite de Chaban au premier tour de l'élection présidentielle
Juin 1988, fugaces 48 heures d'ouverture de François Mitterrand tout juste réélu Président sur le thème la France unie et qui envisage de nommer Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas. Ce sera Michel Rocard, on connait la suite.
Avril 2002, François Bayrou tente la percée de la cuirasse droite-gauche.
Avril 2007, Ségolène Royal, femme libre et déterminée, candidate de la gauche au 2ème tour de l'élection présidentielle,
ambitionne de rénover la politique française et tend la main au centre.
Pendant toutes ces années et même si j'étais bien jeune pour en juger -je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit- je n'ai jamais cru à des ralliements d'appareil, à des combinaisons de troisième force, à ces architectures aussi savantes qu'éphémères. Pourtant, je poursuis cette même utopie : personnalités de gauche et de droite, modérées, gouvernent ensemble une démocratie moderne, tolérante et fraternelle. Audacieuse.
Et là, je sens qu'il se passe quelque chose de profond, de dense, qui va au delà d'une circonstance, d'un intérêt purement électoraliste, et qui correspond à une aspiration populaire vaste et éclectique. Je ne m'en cache pas, je souhaite ardemment que Ségolène Royal soit élue. D'ailleurs, j'y crois depuis le premier jour. Entre autres je pense depuis longtemps qu'une arrivée massive des femmes dans tous les rouages de l'exercice du pouvoir -véritable parité- politique -et pas seulement- sera de nature à faire de la France une démocratie moderne du XXI° siècle, qui lui permette de retrouver cette essence lumineuse qui irradie en deçà et au delà toutes frontières. Déjà, en quelques mois, la perception de la France à l'étranger a changé.
Tour à tour, journaliste, observateur, conseil de dirigeants où consultant, à chaque place que j'occupe, je conserve cet espoir qu'un jour les forteresses verticales et leurs résistances imploseraient. Mon parcours personnel non tracé, éclectique voire chaotique, en fut parfois affecté.
Ainsi aux élections législatives de 1993 où je fus candidat libre en Sud-Ouest, indépendant de tout parti, sans soutien local ni national, je terminais cinquième sur douze, approchant 7% des voix. Pas si mal finalement, pour une première fois! Par souci de cohérence, j'appelais à voter blanc au deuxième tour. Cela ne me fut jamais pardonné, à droite bien entendu. Comment! Le propre neveu de Chaban, Président de l'Assemblée Nationale, membre éminent du RPR, ne se désiste pas en faveur de notre candidat ? Hé bien, non. Je ne me désiste pas (pour une bille de surcroît). Finalement, c'est le candidat socialiste qui l'emporta. Et, logique de l'histoire, il fut réélu brillamment au mandat suivant. Comme quoi...

Alors, lorsque je vis poindre Ségolène Royal et ses Désirs d'Avenir, une tonalité, une démarche et une liberté jamais vues... je n'hésitais pas. Je dus être parmi les tous premiers signataires et soutien. Mais vite, je compris que cela ne suffirait pas... je franchis le pas: la dernière heure du dernier jour valide de mai 2006
, je m'inscris pour apporter mon soutien interne - pour ne pas constater encore une fois de l'extérieur que l'étape incontournable ne pouvait décidément être franchie. Et comme, à présent, je me réjouis d'avoir permis -au milieu d'une multitude tout aussi spontanée- l'émergence rafraichissante!
Et, je l'écris au lendemain du premier tour, AVANT le résultat final, car quel qu'il soit ce qui est fait est fait, une page est écrite, le mouvement est lancé. Et si l'avenir devait décevoir cette sincère espérance, je n'oublie pas ces semaines exaltantes, neuves et profondément salutaires.
Mais on ne peut agir valablement que sur ce qui dépend vraiment de nous. Comment tabler sur l'authenticité des pensées et des actes? Peut-on réellement croire en un projet rénovateur et équilibré, réunissant hommes et femmes de bonne volonté, soucieux du bien public et porteur d'un idéal de rénovation et de dépassement dans le rassemblement?
Je suis un idéaliste. À chaque fois qu'on me l'a dit, j'ai cru percevoir que ce n'était pas un compliment! Tant pis, je persiste.