20.12.12

regardez autour de vous, vous qui m'êtes chers.

Rome est tombée mais n'est-ce pas, en vérité, comme s'il ne s'était rien passé ? La course des astres n'est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant, le présent surgit du néant, et retourne au néant, vous êtes là, devant moi, et le monde marche encore vers sa fin mais il ne l'a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand elle l'atteindra,
Le sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari. p 200 (Actes Sud 2012)

18.12.12

21.12.2012 ... et si c'était l'inverse

 CNRS
Le CNRS démonte la fin du monde le 21 décembre. Dans une vidéo, l'institut de recherche explique comment est né de façon erronée le mythe.
Les mayas n'ont jamais prophétisé la fin du monde le 21 décembre 2012 : pour ceux qui en douteraient encore, le CNRS a mis en ligne une vidéo qui, en seulement 14 minutes, balaie amalgames et approximations et décrit en détail le calendrier maya.
« 4 ahau 3 kankin », qui correspondrait selon certains chercheurs au 21 décembre 2012 de notre calendrier, marque dans le calendrier maya la date de la fin d'un grand cycle, explique Jean-Michel Hoppan, archéologue et spécialiste de l'écriture maya. Cette date, qui suscite tant de fantasmes, a été trouvée gravée sur un fragment d'une imposante stèle de pierre taillée, le « Monument 6 », conservé sur le site archéologique de Mucuspana, à El Tortuguero (sud du Mexique).
L'allusion à la fin du grand cycle « n'est pas présentée comme étant un cataclysme, une destruction du monde », souligne le spécialiste. Au contraire, elle mentionne le retour d'une divinité (Bolonyocte) « qui remet le temps en marche ». « Donc on a plutôt en fait un message de reconstruction plutôt que de destruction », ajoute-t-il.
Le film d'Hervé Colombani et Didier Ozil explique aussi qu'il n'existe à ce jour aucune représentation connue du calendrier maya. La « Pierre du Soleil », souvent présentée comme telle, « est en fait un calendrier aztèque et qui ne mentionne absolument pas la date à laquelle on fait correspondre le 21 décembre 2012 », précise Jean-Michel Hoppan. (source CNRS/AFP/Les Echos)

insularité

« Il n'a pas besoin de voir la mer pour rêver, les rêves de Marcel ne se nourrissent ni de contemplation ni de métaphore mais de combat, un combat incessant mené contre l'inertie des choses qui se ressemblent toutes, comme si, sous l'apparente diversité de leurs formes, elles étaient faite de la même substance lourde, visqueuse et malléable, même l'eau des fleuves est trouble et, sur les rivages déserts, le clapotis des vagues exhale un écœurant parfum de marais, il faut lutter pour ne pas devenir inerte soi-même et se laisser lentement engloutir comme par des sables mouvants, et Marcel mène encore un combat incessant contre les formes déchaînées de son propre corps, contre le démon qui s'acharne à le clouer au lit, la bouche pleine d'aphtes, la langue rongée par le flux des sucs acides, comme si une vrille avait creusé dans sa poitrine et dans son ventre un puits de chair à vif, il lutte contre le désespoir d'être sans cesse cloué au fond d'un lit humide de sueur et de sang, contre le temps perdu, il lutte contre le regard las de sa mère, contre le silence résigné de son père en attendant d'avoir regagné, en même temps que ses forces, le droit d'être là, dans la cour de l'école primaire de Sartène, la vue bouchée par la barricade des montagnes.»

Le sermon de la chute de Rome, Jérôme Ferrari. p 67 (Actes Sud 2012)

hamour

« Il la suivait dans les draps qui sentaient le moisi où il dut supporter qu'elle lui fît jusqu'au bout l'affront de son impassibilité, il sentait la chaleur à l'endroit où leurs ventres se rejoignaient et se mêlaient comme des cloaques de reptiles, ils sentait la moiteur de ses seins pressés contre sa poitrine, de ses jambes contre les siennes, des images intolérables naissaient dans l'esprit de Marcel, il était une bête, un grand oiseau vorace et frémissant qui s'enfouissait jusqu'au cou dans les entrailles d'une charogne, car elle conservait l'impassibilité obscène d'une charogne, ses yeux morts levés vers le plafond, et là où leurs peaux se touchaient, à chaque point de contact, des fluides s'échangeaient, la lymphe transparente, les humeurs intimes, comme si son corps devait garder à jamais, dans une hideuse métamorphose, la trace du corps de cette femme qu'il ne reverrait plus et dont il ne savait pas le nom, et il se redressa brutalement pour s'habiller et partir. »

Le sermon de la chute de Rome, Jérôme Ferrari. p 74 (Actes Sud 2012)

5.12.12

considerations 1

crise, passage d'un état à un autre
passage soit mouvement
ne pas s'y attarder
ni pire s'y complaire
= brèche