21.6.07

méthode Coué

N.S. : méthode Coué

18.6.07

éclaircies

Meilleur temps que ne le prévoyait la météo, ciel couvert avec éclaircies. Au fait, à propos d'Alain Juppé et de quelques autres, la rente politique à vie n'est pas un dû, elle peut même être indue. Comme quoi la justice des urnes fonctionne, tout simplement.
Voici quatre tours d'élections - présidentielle et législatives - qui, en l'espace d'un seul mois, présentent la panoplie complète de la démocratie à la française. Du pain béni pour les étudiants en Sciences Politiques et affiliées, en France et en Europe. Quatre tours qui permettent d'observer et d'analyser les comportements électoraux de nos concitoyens, dans toute leur étendue : la logique et le raisonnement, la fronde, la responsabilité, l'engagement et le sursaut... la distanciation également, l'innovation et l'audace... le cœur, enfin. La France, quoi ! Créative, unique, complexe et indirigeable.
Cela fait du bien. En tous cas, moi, cela me fait du bien de voir que les urnes parlent d'Or et qu'elles sont - toujours - la résultante d'une situation existante, réelle, concrète et vivante. C'est sans doute en cela que l'expression majeure de la démocratie - le vote - est si précieuse et unique. Elle est d'être Le reflet du peuple. On l'oublie parfois, mais lorsque la démocratie a la capacité de s'exprimer pleinement, la politique est un miroir, ni plus ni moins.
Après, le jugement sur le résultat... la tendance, le rapport de forces, les personnalités, chacun apprécie.
En ce qui me concerne, j'apprécie tout court. Car à quelques (très) rares exceptions, ce parcours en quatre étapes est tout simplement prodigieux de subtilité, de finesse et d'enseignements. Chacune et chacun a de quoi largement nourrir son été et méditer la grande sagesse de notre électorat national.
Je me limite à souligner simplement, pour l'heure, la digne revanche du peuple sur le people, de la réalité humaine sur la manipulation, du geste sur l'incantation.
Et nous voilà dans une belle énergie renouvelable. À ne pas oublier de renouveler car, attention, l'été passe vite.

11.6.07

Panem et circenses

Lendemain de premier tour des élections législatives : confirmation choc de l’uni-polarisation. On est même loin de la bi-polarisation dénoncée ici ou là. Et on en serait à la regretter... Non, ce qui finalement personnellement me soucie le plus, au delà du choix politique droite gauche - en l’occurrence droite toute - c’est le côté plouc, rentre-dedans, acculturé, montre en or et gourmette... ce doit être mon côté esthète sans doute ! Car, à dire vrai et avec un pragmatisme (certain), si effectivement la France se sent plus dynamique et motivée après l’élection de Sarkozy, avec une bonne grosse majorité de godillots bien aux ordres et le dégagement de tous les vieux de la précédente législature - qui peuvent être aussi des jeunes vieux, ne nous y trompons pas - hé bien après tout, pourquoi pas, nous verrons bien...!
Donc, en ce lundi matin Barcelonais, de gaulois(e) aux volutes bleutées, je nous fais la réflexion qu’il y a bien un socle commun de réformes indispensables et de restructuration à opérer. Ce boulot, il est à faire. Que ce soit par la droite ou par la gauche. Alors, autant que ce soit la droite qui s’y colle !? Car la gauche, ce job, elle doit déjà le faire pour Elle-même. C’est donc vrai qu’en terme de disponibilité pour le pays, ce n’est pas vraiment son heure... Certes, l’horloge tourne toujours - inexorablement, se rassure t'on - mais ce qui compte n’est pas d’attendre que l’heure vienne...
Vienne la nuit, sonne l’heure
Les jours s'en vont,
je demeure
... mais d'être à l'heure.
Or, just in time précisément, ce ne fut le cas :
Ni en 1995 : not just in… trend,
Ni en 2002 : not just in… men,
Ni en 2007 : not just in… project
Et en 2012 : just in, or not just in ?
Pourtant ceci ne doit pas occulter cela : il s’en est passé des choses depuis un an ! En l’espace de quelques mois, ce fut même Ocean’s Eleven, en 3 dimensions. Le Casse, celui d’une génération politique. En trois hold-up d’un coup :
1. Le hold-up de Sarkozy sur la droite, avec la prise d’assaut de la forteresse UMP, construite précisément et d’abord pour s’en protéger ! Tiens, cela me fait penser à quelque chose - exemple qui me vient peut-être de la proximité de Sarkozy avec Israël, qualifiée d’étroite - ce gigantesque mur construit par Israël pour se défendre des palestiniens, est-il certain qu’il va-t-il toujours le protéger et pas un jour l'enfermer à son tour ? Le balancier UMP pourrait bien aussi plus tard - beaucoup plus tard (?)- à nouveau, qui sait ! Qui trop embrasse, ...
2. Le hold-up de Bayrou sur le centre, dans un hara kiri encore jamais vu ! Réincarnation en prime : de l’UDF en MoDem. Je vais dévoiler une information : Bayrou a une stratégie, transférer du centre-droit au centre-gauche sans le dire - y penser toujours, n’en parler jamais ! Bon pour l’heure, on en peut pas dire que ce soit un succès patent... mais attendons. L’ours des Pyrénnées en voie d’extinction (métaphore animale) possède l’énergie décuplée du combat de sa survie. Et aussi, notons au passage le manque de recul et la volte-face permanente des médias français en général - qui ne fait d’ailleurs que refléter la mentalité chronique nationale - de brûler ce que l’on a adoré... et qui s’applique immanquablement aujourd’hui à Bayrou : brûler (législatives 1er tour) l’adoré (présidentielle 1er tour) ! En attendant... le chemin inverse ? Il nous manque de conserver la distance - l’équidistance plutôt, l'équanimité (terme que j'affectionne particulièrement a proportion de la rareté que j'ai à l'employer) - tout en étant engagé dans les mots. Loin de la politologie - Sciences-Pô sopo, asexuée, lisse, contemporéano-médiatico-parisiano-blasée.
3. Le holp-up de Royal sur la gauche, en cours ! Dans la veine Reality-show, devenue la référence politique Live, voici donc (en direct) la prise du PS par la Troyenne Ségolène, étouffant par encerclement d’opinion publique, l’enceinte des éléphants assiégés. En une action commando subtile, qui vise à assaillir et assécher l’adversaire sans jamais prendre le risque (mortel) de l’affronter à l’intérieur, sur son terrain... En effet, en corps à corps, que peut une gazelle contre un éléphant ! (métaphore animale, bis) Seule l’agilité, la vitesse d’exécution et l’éveil de tous ses sens, peuvent venir à bout du mastodonte. Le judo, oui. La lutte, non. Cerveau droit contre cerveau gauche. Donc, restons attentifs aux signes avant coureurs, aux défis de l’équilibre, à la fulgurance de l’intention. Je peux me tromper - c’est Bien un blog car on a le droit de se tromper !- mais je pense que nous allons assister à des passes « éléphantesques » (tauromachiques) avec figures, véroniques et maestria. Ségolène, au balcon !


[1] Quiz : Verlaine? Apollinaire? Voltaire? Baudelaire ? ... quel est des quatre l'auteur des vers? Réponse ci-dessous "commentaires"