26.4.12

petit matin à Barcelone


25.4.12

l'outing de N.S.

Au bar Paris Taxi de Gracìa, Barcelona, dimanche 22 avril à 20 heures, nous découvrons les résultats du premier tour, et le score de Le Pen. Immédiatement je pense et me tourne vers Blak en disant : "Le chemin de croix de Sarkozy commence vraiment maintenant!" Je n'imaginais pas à quel point il “l”endosserait si rapidement et si naturellement.

23.4.12

et voilà !

Merci Nicolas Sarkozy, dont le flair politique a fait les dégâts (que l'on savait hier et) que l'on constate aujourd'hui. Discours de Dakar, Grenoble, et cetera + débat rance sur l'identité nationale + vulgarité, haines et mensonges permanents + sans foi ni loi + prêt à tout pour le pouvoir, le conquérir et surtout le conserver : le pire est à venir dans les quinze prochains jours, gageons-le. Et résultat, notamment, Le Pen à 18% au premier tour. Bravo, cela promet de belles années : banalisation de la fusion droite-extrême droite, abandon des vertus premières, géographie des idées au-dessous de la ceinture, étrangers aux abris, aventures nauséabondes en perspective, risque total. Au delà de l'élection, la déréliction.
Nanni Moretti, lors de la grande marche de Rome il y a quelques années, avait dit que l'Italie mettrait vingt ans à se remettre du berlusconisme. Et du sarkozysme, combien?
Alors bon, François Hollande sauve l'honneur, pourtant comme la victoire est amère. Amère, vraiment.
Même, elle n'est pas acquise, le combat continue. "Le pire n'est jamais sûr" (bis) Cependant le ver est dans le fruit et durablement. La banalisation c'est le danger absolu ! Et j'ai conscience, en écrivant cela, que je suis déjà old fashion. L'accélération à venir aura hélas raison de toutes les préventions, en particulier d'un verbe mesuré et subtil, encore possible. Peut-être ensuite, seul le silence...

17.4.12

avertissement au lecteur passé et à venir

Je sais ce qu'il y a de partialité, d'égoïsme narcissique et d'injustice (injuste appropriation) à citer les extraits d'autrui - pour ne pas avoir à suer sang et eau à les écrire soi-même ? avec ce résultat que l'on sait pertinemment devoir être sans commune mesure de pertinence et de qualité(s), sans comparaison possible assurément. En même temps, pourquoi pas ! après tout : se nourrir de l'abondance publique - publiée - reste un moyen de s'assurer quelques prises sur la vertigineuse façade de la vie. Donc pas d'états d'âme, pour un semblant d'être seulement (survivre, déjà). Et un partage à distance dont la proximité pourtant, miraculeusement, parfois saisit.

avec Camus*

"En poussant jusqu'à son terme cette logique absurde, je dois reconnaître que cette lutte suppose l'absence totale d'espoir (qui n'a rien à voir avec le désespoir), le refus continuel (qu'on ne doit pas confondre avec le renoncement) et l'insatisfaction consciente (qu'on ne saurait assimiler à l'inquiétude juvénile). Tout ce qui détruit, escamote ou subtilise ces exigences (...) ruine l'absurde et dévalorise l'attitude que l'on peut alors proposer. L'absurde n'a de sens que dans la mesure où l'on y consent pas.
Il existe un fait d'évidence qui semble tout à fait moral, c'est qu'un homme est toujours la proie de ses vérités. Une fois reconnues, il ne saurait s'en détacher. Il faut bien payer un peu."
Ah au fait j'y pense soudainement, le premier tour est prévu dimanche prochain le 22 avril et le second normalement, ce sera le 6 mai. Et "le pire n'est jamais sûr".

*Le mythe de Sisyphe

7.4.12

2nd round: la Pen vs. Melenchon ?

à l'impossible nul n'est tenu
ou
I would prefer not to
Certes, mais ..................................................................
..................................................................................
..................................................................................

et aussi : en Avril ne te découvre pas d'un fil
aux abris!
et encore, in Aprile*: "Sono pronto, sono quasi pronto"


*Nanni Moretti

à chaque heure suffit sa pen

Le 11 janvier dernier (déjà! comme le temps passe) j'ai publié sur ce blog un article -qui m'a valu quelques retours (!) roboratifs-, sous le titre: "la Pen, présidente de la R.F.! oui, c'est possible". Je ne fais aujourd'hui que répéter: Oui, étant donné l'excellente campagne que mène Nicolas Sarkozy et les "qualités particulières" du candidat (se référer notammnent à l'article qui précède), il est possible, c'est une éventualité parfaitement envisageable, que la pen soit présente au deuxième tour de l'élection présidentielle. Persiste et signe.

ne pourrais pas mieux dire

Je ne pourrai pas mieux dire, donc, tout bien réfléchi, le mieux est que je le laisse dire lui-même. Voici donc,invité par moi et malgré lui - je veux dire sans son explicite autorisation - la "chronique" (intégrale bien entendu) publiée ce jour dans Libération par Pierre Marcelle, sous le titre: Ça va cogner, paraît-il…Mais sur qui, sur quoi?

Par PIERRE MARCELLE

Tiens, les guignols barbus de Forsane Alizza interpellés le 30 mars se livraient, selon François Molins, le procureur de la République de Paris, à «des entraînements physiques entrecoupés de cris religieux» (sic)… Tiens, dix autres «individus isolés avec, pour la plupart, un profil à la Mohamed Merah» (sic), selon une source policière, ont été arrêtés mercredi par les caïds du Raid et du GIGN… Et voilà que Guéant, procureur de l’islam radical, ministre et attaché de presse des assauts toulousains, nous promet d’autres coups de main…
C’est gros mais, systématiquement accolé à l’offensive d’Al-Qaeda au Maghreb islamique dans le nord du Mali, tout ça vous met dans l’air du temps électoral un petit goût de fin du monde propice à la proclamation de tous les états d’urgence. Considérant que le président sortant regarde les investigations des juges dans ses comptes de campagne et l’affaire Bettencourt comme des «boules puantes», vous n’avez pas l’impression qu’on y est déjà, vous ? Mais non, gros bêta ! Ce n’est que la traduction d’un état de panique au sein d’une droite qui, pour enfumer l’électeur, prétend surdramatiser la campagne sur un mode à la fois outrancier et dérisoire. Parler de tout, tout confondre et tout mélanger, sur ce registre-là de la peur de tout, c’est la façon la plus efficace de préparer l’opinion à l’inéluctabilité des plans de rigueur, qu’ils soient grec, espagnol ou italien, programmés avant l’été.
Une bonne guerre, voilà ce qu’il faudrait pour tétaniser un peu plus le citoyen écrasé, non par le chômage et la misère, mais par «la dette». Une bonne guerre, mais à coups de boucs émissaires multiples - «corps intermédiaires» et syndicats, Arabes et musulmans, étrangers et immigrés, juges et magistrats, pauvres en général et profiteurs en particulier des aumônes toujours plus chiches de «l’Etat-providence», comme disent tous ceux qui n’ont de cesse que d’en finir avec la solidarité du modèle social et l’Etat de droit. Ainsi ferait-on d’une campagne deux austérités - économique et idéologique.
Car vous savez quoi ? Il paraît que «la campagne électorale ennuie les Français». Est-ce pour nous désennuyer, ces promesses de baston comme à Guignol, où Sarkozy excite le plumitif dans ses toujours fausses confidences («Je vais l’exploser [Hollande]»), où Hollande se propose de sortir de sa léthargique placidité afin d’enfin répondre aux injures que son adversaire présumé lui adresse depuis des semaines ? Et même Bayrou proclame qu’il va se mettre à «cogner»… En ce registre, c’est un comble, il n’est que la Pen en perdition qui oublie ses fondamentaux.
Ah, oui… On s’ennuie parce que la télé n’est plus en état, campagne officielle et CSA obligent, d’organiser le spectacle, raison pourquoi le risque d’abstention va galopant. Marrant, ça… Depuis que la hiérarchie des candidats a été un peu bouleversée par certain trublion qui, mettant la Pen derrière, vient fracasser le scénario d’un «21 avril» recommencé, et avec lui la singerie d’un «vote utile», les sondeurs ne semblent plus s’intéresser qu’au taux d’abstention. Je crois que l’on se fout un peu de notre gueule, là, comme dit M. Douste-Blazy, dans une de ces envolées tribuniciennes auxquelles il ne nous avait pas accoutumés.
Mais a-t-on vraiment besoin de la télé pour confronter des programmes, plutôt que s’infliger de symboliques horions ? Pour vous, je ne sais pas, mais moi, elle ne m’ennuie pas, cette campagne. Pas de «Face aux Français» sur la Une ni de «Des paroles et des actes» sur la deux ? Qu’à cela ne tienne ! Je branche le Net et je vais sur Radio Hollande conforter mes convictions de gauche… Non, c’est une blague. Je branche le Net et je vais sur le site de Place au Peuple assister au dernier meeting du Front de gauche. Comme mardi à Vierzon, je re-Mélenchon qu’il envoie, et j’observe sur le compteur le nombre de milliers que nous sommes, attentifs et curieux comme lors de la campagne référendaire de 2005, à élaborer une réflexion.
J’adhère sans retenue à cette évidence qu’il énonce que «les élites, c’est nous !». J’entretiens (mais c’est dur) l’espoir d’un débat avec ces notables socialistes qui tantôt me qualifient de «diviseur», tantôt me flattent le bulletin de vote pour me vassaliser, et tantôt, misant tout sur ma détestation de Sarkozy, me regardent comme leur rabatteur acquis. En attendant un hypothétique pétage de plombs promis à l’orateur «dépassé par son succès», je mesure l’écart entre deux mondes lorsque, dans une spéciale dédicace à Laurence Parisot - et, par ricochet, à son maître Sarkozy, le «candidat du peuple» -, il cite Robespierre : «Je ne suis pas du peuple, je suis le peuple, et je méprise tous ceux qui aspirent à être autre chose que le peuple.»
Et parce que j’ai décidément très mauvais esprit, je jouis à la grande «terreur» de la patronne du Medef.

3.4.12

Enfin !

L’opposante birmane Aung San Suu Kyi fait son entrée au parlement à la suite d’élections législatives partielles. Son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) remporte même la quasi-totalité des sièges qu’elle briguait. Le tout sous le regard attentif de la communauté internationale.
Une autre image instantanément me vient, évidemment.
Opposition, incarcération, détention, libération, démocratisation, élection, espérance...? Et oui, rien n'est acquis, jamais. L'Afrique du Sud hier, mais aujourd'hui... La Birmanie aujourd'hui, mais demain ... (?) Le pire n'est jamais sûr, dit Antonio Gramsci, qui lui aussi en savait quelque chose de ce cycle infernal (opposition, incarcération, détention, libération) autant qu'historiquement répétitif. Cycle non inscrit néanmoins, l'espoir est fondamentalement partie de l'esprit humain. Alors confiance et hauts les coeurs, espérons.