28.1.10

ce que je crois (art.19478 ou 9 sais plus...)

Ce sont quelques mots lancés dans l'océan de l'actualité - amoncelés comme sur l'infinie décharge dont se nourrissent les affamés, on ne saurait plus (très vite) en retrouver la trace, l'origine- et que je saisis donc avant broyage et extinction. C'est un état que je ressens plus fortement à présent,avec acuité, avec gravité même, l'état encore possible (?) de la différenciation, de la hiérarchie (ici de l'information). Tout se côtoie, se cumule, s'interchange. Était-ce hier ou il y a un an ? Établir un degré, une priorité, comment ? Durablement, mot désuet.
Donc je capte et retiens, sans hasard : "Dans les Balkans, qui ont été le théâtre de conflits cruels, il y a une fatigue du laxisme. C'est une région très dure, autoritaire, cruelle et épique. Et l'Europe n'a pas su gérer cette région du monde. Nous souffrons de son indécision permanente à notre égard. C'est une politique souvent contradictoire, illogique. Les pays occidentaux veulent de nous dans l'Europe, puis non. Cela crée dans cette péninsule, qui est dans un état très inquiétant, une fatigue de la démocratie." Fatigue de la démocratie... Il faut avoir le talent (aussi la vie) d'Ismail Kadaré pour parvenir à synthétiser avec tant de justesse ce qui constitue à mes yeux la plus grave menace qui nous guette. Nous, c'est à dire tous ceux qui de par le monde disent : "oui, on verra on verra... " Il parle de l'Albanie, et moi instantanément je pense à la Turquie. Et -une nouvelle fois, encore une fois, tant de fois (hommage à Bashung) - je me suis dit : Au nom de quoi donnons-nous des Leçons ? Notre histoire ! Mais Tous ont une Histoire. Notre Position ! Mais, quelle était-elle hier encore ? Et Demain... Notre légitimité ! Mais, aucun homme n'est supérieur à un autre.
Menace grave, oui, celle qui guette nos vanités, nos petits conforts et nos orgueils infondés. Attendons-nous donc à terme* à ce qu'Ils nous envoient tous balader. Car nos référents ne sont pas éternels. Nous ne faisons que passer, locataires sans hypothèque. Et puis un contretemps est si vite arrivé. Un détail, rien, un tremblement de terre, une irruption volcanique, un tsunami, quelques incendies continentaux ou inondations urbaines... Rien n'est acquis, n'oublions pas. Et là, qui s'en sort le mieux ? Qui résiste, s'adapte, comprend, patiente, partage, temporise et croit ! Déjà, nous ne savons même plus les produits de saison. D'ailleurs ,à dire vrai, nous ne savons plus grand chose de notre base vitale, finalement. Tout cela devrait nous inviter à plus d'humilité, troquer nos moulinets par des tentes communes, ouvertes aux vents.
L'autre (Berlusconi) disait : "ils ont de la chance de pouvoir faire du camping..." Comme dormir à la belle étoile. Mais qui ? Tiens, encore un mot qui s'emboîte à propos dans mon post (à galène, car en pension j'écoutais la nuit sous la couette les séries radiophoniques sur France II radio), celui du chanteur et compositeur berbère du groupe Tiraniwen : "Pour moi, la liberté, c'est d'être indépendant, de n'importe quelle façon. Pas forcément de vivre dans un désert, parce que quand tu vis comme ca, tu as toujours besoin des gens, tu as toujours besoin d'eau, toujours besoin de médicaments, toujours besoin d'un renseignement, et cela veut dire que tu n'es toujours pas libre."

*pour les prévisions du "terme", se référer aux prévizionnistes professionnels parmi tous ceux qui se trompent régulièrement - ou qui manquent ce qui est autant - et se relèvent illico la vague passée.

26.1.10

cadrer

Le Grand Journal hier, peu avant la prestation du Président de la République sur TF1 face à Jean-Pierre Pernaut et les français. Sur le plateau de Canal+, des journalistes de radios, professionnels aguerris - éditorialistes et interviewers - qui débattent (?) sur le thème : "Un Journaliste digne de ce nom doit-il recevoir le Président dans son studio ou peut-il accepter de se déplacer à l'Élysée pour l'interviewer !?" Question profonde s'il en est, qui traite de l'indépendance des médias à l'égard du pouvoir. En fait, la question est particulièrement mal posée - une fois n'est pas coutume pourtant chez Michel Denisot dont on apprécie ordinairement l'élégance et la finesse gentiment moqueuse - et d'entrée, elle engage une mini-rixe incongrue, limite surréaliste, entre Jean-Pierre Elkabbach (E1), que je connais (j'y reviendrai), et Jean-Jacques Bourdin (RMC), ce dernier ayant publiquement (?) reproché au premier de s'être rendu à l'Élysée... Aussi, également présents, Nicolas Demorand (France Inter), Jean-Michel Apathie (RTL). D'où donc la rixe verbale et l'inintelligible micro-débat qui s'ensuit : “Et vous, y seriez-vous allé ?” Très genre question du 20 h de France 2 affichée sur Internet : oui, non, sais pas.
Mais, dépassons... Le singulier fut ma propre réaction. Très mal à l'aise au spectacle de ce débat, je me vis soudain submergé de souvenirs enfouis - oui que je croyais bien oubliés, mais l'oubli est affaire de conscience - qui remontaient tranquillement intacts à la surface, me remémorant au passage quelques épisodes bien sentis de la "confraternité" professionnelle, lorsque je sévissais dans ces mêmes médias. Entendant Jean-Pierre Elkabbach, qui pratique inconditionnellement et de façon consommée l'art du miroir - ego dans le miroir que je te tends -, lancer un vibrant appel à l'éthique, la confraternité, l'indépendance -"Pensez, j'ai été viré par quatre présidents !"- la hauteur de vues... etc, surgit en effet, tel le diable de sa boîte, une scène vécue à l'Élysée (déjà) dans les années septante. Nouvelle formule moderne (car, à chaque fois, on inaugure une nouvelle formule moderne, "innovante", jamais vue auparavant, etc etc) de rencontre télévisuelle entre Le Président de la République Française et le, ou les, journaliste de service. J'emploie à dessein le terme de service, car franchement, je ne vois comment en décrire autrement l'usage. Je m'inclue, j'y étais...
Donc, disais-je, nouvelle formule : Giscard face à quatre journalistes, un par chaîne. Mais il n'y avait que trois chaînes, me direz-vous, La Une, la Deux et la Trois ! Oui, mais c'est faire peu cas de la subtilité organisationnelle de l'émission, hyper-préparée et surtout très "cadrée". Cadrer le débat, principe sacrosaint de celui - "de service" - qui prétend ainsi au repas du Roi. En l'occurrence, ce rôle était dévolu à Jean-Pierre Elkabbach, qui en compagnie de Son inséparable Alain Duhamel - je te tiens tu me tiens par la barbichette... et à compter les décennies la prise doit être bien solide - devait officier. Avec, pour faire valoir "de service", Emmanuel de la Taille, journaliste estampillé économique, inoffensif en l'occurrence - je veux dire ici inoffensif non dans le sens de sa qualité professionnelle peu contestable, mais de sa technicité "nécessaire en l'occurrence", c'est à dire non critique à point - et moi-même, “de service” par le seul fait qu'il y avait quand même trois chaînes... et que la dernière FR3 était dotée depuis Janvier 1975 d'un Journal Télévisé national dénommé Soir 3, à l'audience certes relativement confidentielle mais dans lequel je chroniquais politique quotidiennement et où j'assumais la direction du service politique, soit moi et moi. En tout, deux, miroir quand tu nous tiens...
Elkabbach, et subsidiairement Duhamel mais qui restait toujours plus discret ou disons moins démonstratif dans ces questions "organisationnelles", définit le cadre : Aucun Contact Préalable Avec l'Élysée : ”Ô grand jamais, ils ne connaitront pas nos questions...” et préparation Très Pro entre nous quatre, soit deux réunions ad hoc au café du coin - époque Cognacq-Jay - pour lister les questions, et surtout, se les répartir...
Je m'enorgueillis de participer ainsi à une grande Première, et toute la rédaction derrière moi, honorée d'être ainsi représentée (donc implicitement reconnue) à la Cour. Orgueil non feint, du fait, vraiment innovant pour le coup, que Le Président ne saurait rien de nos questions.
Nous fîmes affaire entre nous, je recueillais les restes... soit des questions diteS d'actualité secondaire, sans aucune perspective de reprise (autre obsession parano du de service), ce qui était déjà bien, eu égard au statut de strapontin qui m'avait été dévolu. FR3 seulement, n'oublions pas !
C'était donc Giscard à la barre - soit Président de la R.F. - vers le milieu de son mandat. La révolte grondait dans les hauts fourneaux, entendez le bassin houiller Lorrain mis à mal par les coups de boutoirs conjugués de la première crise pétrolière mondiale, de la guerre économique issue de la nouvelle mondialisation (compétitivité, mais aussi concurrence, gaz, électricité) et d'un chômage installé de longue durée, croissant inexorablement dans les zones les plus touchées. Sujet explosif, tout le monde y pensait, personne n'en parlait. Bien téméraire eût été celui (de service) qui aurait abordé le sujet frontalement avec Le Président.
Fièrement, le jour dit, je me retrouvais assis à la gauche d'Elkabbach, central avec Duhamel, de la Taille à droite. Introduction, emphase, ampoule, éthique (toujours)... les grandes questions, l'avenir, le monde, le Roi et Moi (miroir). Et, finalement, il fallut bien lui donner sa pâtée (micro) au petit dernier... Question d'actualité : la crise sidérurgique et son dramatique impact social. Je plonge les deux bras en avant dans la mare aux canards. Je décris, développe, et dramatise bien évidemment. Car, le micro, je sais que je ne vais pas le revoir de sitôt. Les yeux dans les yeux : "...alors, Monsieur le Président, que comptez-vous faire...?" Lui, regard d'acier, tireur à la chasse quelque part en Afrique. S'ils avaient pu, ses yeux, ils m'auraient transpercé. Mais bon, je m'y attendais un peu. Il répond. Vague, presque hors sujet. J'y reviens... et là, surprise, Elkabbach m'arrête. Il "recadre" le débat. Stop, assez joué ! J'y retourne, quand même... Giscard m'incendie, Elkabbach suffoque, Duhamel se trémousse, de la Taille assiste. Point final. Le micro, unique - subtilité organisationnelle - passait de main en main... je ne le reverrai plus. Main qui donne et main qui reprend. La semaine suivante dans un bref encadré, le Canard Enchaîné salue ma "performance". Descente aux enfers, coup de grâce ! Pour moi, point final. Triquard de service, le resterai jusqu'à la fin du mandat de Giscard. L'arrivée de Mitterrand en rajouta une couche... je finis en lambeaux à l'automne 82. Démission, départ du service public, fin de partie. Je changerai de maison, de métier, de passion. Autre histoire, autre vie.
Décryptage : les deux réunions de préparation entre journalistes interviewers - dans l'indépendance farouchement revendiquée - avaient de fait pour but de bien lister toutes les questions, car... l'avant-veille du débat, le de service se rendit à l'Élysée, y rencontrât - inopinément de façon informelle - le conseiller porte parole "de service", avec lequel il pût à loisir échanger sur nos intentions et Ses desiderata. Et, à notre ultime réunion, une question additionnelle surgit informellement inopinément - ah oui, très intéressante cette question... - et il fut convenu que ce serait Duhamel qui la poserait.
Voilà, telles que les choses se sont passées. Mais voilà surtout tel que les choses se passent, généralement, à quelques variantes techniques près. Ce qu'il faut tenter de comprendre, c'est que nous sommes un bien curieux pays et un peuple tout autant particulier : monarchiste et républicain, déférent et satyrique, frondeur non réformateur, pétri de contradictions. Les journalistes - je parle de celles et ceux qui sont les plus en vue, bien entendu - sont aussi des représentants, même à leur corps défendant, d'une gestuelle qui se veut sophistiquée... mais qui n'est qu'orgueil, contentement et vanité. La Cour reste le champ d'observation de l'abondante chronique du pouvoir. Je trouve d'ailleurs qu'elle reprend du galon la Cour, avec ses thuriféraires et ses courtisans, plus que depuis bien longtemps... Marque des temps, à quoi se mesure la taille de l'adoubement ?
Ce qui me frappe, et me navre pour tout dire, c'est d'encore assister à un numéro de duettistes éculé sur le thème essoré - main sur le cœur - de l'indépendance des journalistes "de service" et "de tous temps" (temporel, et aussi climat) à l'égard du "pouvoir en place". Car, je le confirme ici, c'est cela le code secret : à partir du moment ou "le pouvoir EST en place", celui* qui l'occupe est central - ni de gauche, ni de droite, ni du centre. Il est Central au sens de l'indéfectibilité de service(s) dont il peut se garantir désormais. Le débat sera bien cadré.

*celle ? il faudra encore attendre un peu je le crains, quelques décennies pour le moins, et au préalable lever une hypothèque de taille : décliner “prétendant” au féminin, ce qui n'est pas la plus mince des affaires... avec l'allongement de la durée de vie prévisionnelle des dinosaures de service.

21.1.10

comment n'y ont-ils* pas encore pensé


La profondeur d'un regard
c'est un corps qui se dévoile

Post généreusement sponsorisé* par Gaultier, Girbaud, Van Noten, Miyake, Lagerfeld, Castelbajac, McQueen (pour la ligne) et l'Oréal, Clarins, Dior, Ricci, Guerlain, Sisley (pour le maquillage)

14.1.10

Républicain

J'ai assez bien connu Philippe Seguin, dans la seconde partie des années 70. Il était la cheville ouvrière et la tête pensante des premiers Quadra (Longuet, Madelin, Toubon ...) qui allaient par la suite ferrailler - bien seuls à l'époque - à l'Assemblée Nationale (version Fort Alamo) aux premières heures de l'Union de la Gauche triomphante, tentant - non sans un certain succès, d'estime - de retenir avec leurs mains la marée législative rose-rouge. Il y eut ensuite la seconde vague des Rénovateurs, mieux inscrite dans les mémoires, celle enfantée sur les décombres (pour la droite, excepté Paris) des élections municipales de 1989 : Michel Noir, Alain Carignon, François Fillon, Michel Barnier, Dominique Baudis, François Bayrou... et Philippe Seguin. Ils étaient douze, au début ; et onze, avant la fin. Car déjà, l'Europe (Bayrou / Seguin) et de solitaires ambitions, Noir, Seguin, Baudis. Or, à onze, malgré les talents rassemblés, le compte n'était plus ! Manquait la (forte) tête pensante. Car Philippe, c'était vraiment un Intellectuel, au sens plein du terme. Il intellectualisait toutes les stratégies, les prises de position, les combats (externes, mais aussi internes à l'UDR de l'époque), les virages, les controverses... Je me souviens de tant de soirées souvent tardives, passées à discuter, analyser, recouper, dénoncer, s'ériger, pour retomber au petit matin... à la lueur infrarouge du réalisme diurne naissant. Intellectuel, mal aimé (encore que très aimé pourtant) et écorché vif. Et puis il eut son (r)appel de(à) Tunis... (Marrakech en fait), un éloignement, un non engagement (décisif) qui lui a beaucoup coûté par la suite. Il n'a pas été au bout, là non plus. À un moment donné, le compromis, la reconnaissance - oh combien chère à son cœur d'exilé perpétuel - la mesure, l'emportèrent sur le combat véritable sans armure ni parachute. Bien sûr, il eût des récompenses, des plaisirs même (sans doute), un grand ministère des affaires sociales, la cour des comptes, etc. Mais ce que moi j'ai senti, c'est que son heure de gloire fut vraiment ce combat à mains nues lors de la campagne référendaire européenne, dite référendum de Maastricht. Il prononçait Maastrik, comme d'autres avant lui Mittrand. Malgré la promiscuité de Pasqua et Villiers - parfois encombrants, souvent tonitruants - il devenait à force de travail (dossiers y compris) de clairvoyance et d'opiniâtreté, le chef de file du NON. Et il se trouva un jour "enfin" seul, face à face avec le Président ! David contre Goliath. J'ai immédiatement compris, au delà du calcul évident et de la nécessité conjoncturelle, que François Mitterrand était descendu dans l'arène aussi pour rendre hommage à ce combattant singulier. Il eût pu déléguer ce rôle à son Premier Ministre du moment... ou quelque autre thuriféraire. Mais non. Ce jour-là, il fut vraiment Président de plein exercice. Ne se substituant pas - par ailleurs et au quotidien - à son Premier Ministre (aucune confusion des rôles, alors) il n'hésita pas à aller au feu et risquer (mais oui) de se trouer la peau. La chair, la vraie chair politique, celle du sang et des larmes, celle du courage. Et ici, des deux côtés. Pour Philippe, ce 3 septembre 1992 fut son heure de gloire. Il brillait d'incandescence, de remerciement, d'orgueil, et aussi d'humilité. Là, Seguin fut le plus beau de nos Républicains. Et, sincèrement, je fus heureux pour lui... Moi qui votais OUI. Vive la République & So long Philippe !

8.1.10

La forêt qui cache l'arbre

Identité Nationale=identification nationale=carte d'identité=CI, BI, ID
Tentative d'exploration de l'identité Nationale par trois approches ...

vision républicaine
racine : liberté
tronc : égalité
branches : fraternité
feuilles : diversité

 vision géographique
racine : continentale
tronc : cardinal (est-ouest/nord-sud)
branches : convergence
feuilles : universalité
 
vision religieuse
racine : monothéiste (les trois religions du livre)
tronc : polymorphe
branches : polythéiste
feuilles : polychrome
Renée Cox, Io Mama Last Supper,1996

et tout qui se recoupe comme par magie.

La réponse est dans la question, qui elle-même ne se pose pas en tant que telle.

5.1.10

2010=3=équilibre=crises(*)=troisième voie ?

2010 = 3 = Pârques / Grâces / pyramides (Gizeh) / rois mages / principes / lois de la robotique / petits cochons / Allier / jamais deux sans / mousquetaires / podium (marches du) / sœurs / orifices (tête) / ..ième planète (terre) / -cocus (Toulouse) / pommes (haut comme) / et, "la théologie c'est simple comme dieu et dieu font trois" dit Jacques Prévert / et, pour être sûr de bien réussir notre année en toutes circonstances, car - à vaincre sans péril on triomphe sans gloire - ne jamais oublier que : "un nombre naturel est divisible par trois si la somme de ses chiffre en base 10 est divisible par 3. Par exemple, le nombre 21 est divisible par trois (3 fois 7) et la somme de ses chiffres est 2 + 1 = 3" et surtout "Regarder Écouter Lire" comme par exemple, ce Miércoles, 6 de enero de 2010, Alain Touraine*, qui anticipe avec sagacité et clairvoyance dans El País :
"En un futuro próximo, en los proximos diez años, corremos el peligro de ser victimas de nuevas crisis económicas, de un aggravamiento del riesgo ecológico y de una confusión política cada vez mayor (...)" et, conclue : "nos encontramos ante de tres crisis(*) que se refuerzan mutuamente y nada nos garantiza hoy que vayamos a ser capaces de encontrar una solución para cada una de ellas. En otros términos, en vez de soñar de forma irresponsable con una salida a la crisis que suele definirse, demasiado ligeramente, en función de la de la reanudación de los beneficios de los bancos, debemos tomar consciencia de la necesidad de renovar y transformar la vida política para que ésta sea capaz de mobilizar todas las energías posibles contra unas amenazas que son mortales."
Nous voilà bien Armés à présent ! Restez donc avec moi -soyez présents et (ré)actifs- vous et nous ne le regretterons pas.

*sociologue, directeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

4.1.10

Génération café(s)

Il y en eût des générations et des générations, de qualifiées : Génération Internet, génération Mitterrand, génération écologie, génération pavés (68), génération friquée (hier) vs. génération précaire (aujourd'hui), génération baby boom, génération crac boum (Dutronc), sans oublier les éternelles génération X et génération Y, la régénération comme la dégénérescence, et la toute prête génération spontanée (soit la prochaine). Pourtant, il en est une, non encore qualifiée, qui me convient parfaitement, me colle à la peau et à la déclinaison de tous les temps - elle reste à créer ? si fait, elle existe désormais ! - c'est la "génération café".
C'est là d'où je me sens, là où je suis et là où je vais. Le café est mon complice, mon icône, mon destin, mon paroxysme, le creuset favori de mes contradictions, le havre de Guerre et Paix, l'antre de mes assourdissements, le lieu de toutes les rencontres et de tous les combats (intérieurs surtout), la chapelle des facondes laïques, le lieu du silence personnel dans le brouhaha du monde, l'espace du frottement, de la caresse, du chuchotement, du regard de connivence, de la curiosité ... de tant et temps que la place m'en manque. Oui, je suis pleinement inscrit dans cette Génération Café, qui n'aborde pas le monde dans son institution décrétée sans en rejeter (pour autant) les référents, qui ne se satisfait jamais de l'édit pour courir à l'étonnement, qui qui ...
À suivre certainement, il y a tant à (d)écrire !
Mais et vous-même, qu'en dites-vous ?

photo : le café Tortoni, Buenos-Aires
dessin : Voltaire et Diderot au Procope, Paris 

2.1.10

Dis papa, ça sent quoi finalement ?

J'ai surmonté mon appréhension d'égoûtée en visitant le site officiel du Ministère du Relent National pour tenter de comprendre la justification officielle du lancement public d'un débat sur l'identité nationale française. Ce n'est pas que le sujet ne m'intéresse pas... c'est que le débat, tel qu'initié, me fait peur. Il me fout la trouille, oui, pour tout dire. Et pour un avenir (prochain) qui s'annonce bien sombre... brun ? Ce qui m'a poussé à le faire - me décider à franchir le cap d'une salubre auto protection que je me suis fixé dès l'amorce - c'est en fait Jean Daniel.
L'éditorialiste du Nouvel Observateur constitue, pour moi, au travers ses écrits et prises de position (courageux, de portée universelle, mesurés et souvent singuliers) une référence absolue et quasi incontournable depuis trente ans au moins. Or, le fondateur du Nouvel Observateur a accueilli favorablement l'initiative d'un tel débat, arguant ne serait-ce que parce que ce sujet est largement traité dans les colonnes de l'hebdomadaire (avec courage, etc) depuis fort longtemps et que cette question est centrale, etc etc...*. J'en ai été profondément troublé, je le suis encore. D'où cet article, deux mois jour pour jour après le lancement officiel du "débat". Sur le fond, je comprends parfaitement la position de Jean Daniel - d'ailleurs également celle de Jacques Julliard - mais dans la forme, je ne parviens pas à détacher le sujet de l'objet, et surtout, à en écarter son intention. Pour moi, c'est exactement comme la différence entre homicide volontaire et homicide involontaire : mort avec ou sans intention de la donner ! Ici, c'est avec, incontestablement.
Face à cette marée qui flatte les bas instincts, tout ce qui chez l'homme (je m'inclue) appelle à l'exclusion, au rejet, à la méfiance, à la défiance, je crois qu'il est IMPOSSIBLE de résister à la vague de déchets fétides qui déferle de tous nos ventres repus et satisfaits. Je simplifie, bien sûr, Nord-Sud. Je cite ici, inexactement sans doute mais à point nommé, le proverbe arabe : “On n'arrête pas la mer avec les mains”. Non, je ne crois pas (plus) personnellement qu'il soit possible de "débattre" avec LE PEN. Voilà, cela résume exactement ce que je pense à ce sujet. Ou alors, à la façon TAPIE : on cogne, OK ! Mais qu'est-ce que ca change vraiment finalement, dans les têtes ? Résultat nul, ne reste que le spectacle, panem et circenses. Donc, prétendre "débattre", c'est déjà accorder à la marée le pouvoir de nous recouvrir. Perdu d'avance. Certes, ne m'a pas échappé la subtilité -que j'espère, aussi, Efficace- consistant pour l'hebdomadaire à défendre bec et ongles les valeurs républicaines à longueur de colonnes, avec des arguments cinglants, référents, également prestigieux ou anonymes. Cependant, je n'y crois pas. Ce sale combat est effectivement perdu d'avance. J'espère me tromper, mais franchement, cela m'effraie : cette périlleuse conjonction de nationalisme, de peur de l'autre, de crise économique et sociale, sur fond de certitudes sommaires balancées en plein jour. L'écluse a été ouverte, un niveau recouvre l'autre, c'est imparable. Merci à l'éclusier!
Donc, réellement troublé, j'ai surmonté et ouvert le site officiel... J'y ai trouvé dans son tout premier intitulé : "Les objectifs du grand débat sur l’identité nationale". Aussi, hélas, la confirmation alarmante et flagrante de ce que je pense et crains (oui, cher Jean Daniel, ce débat est "malsain") à travers la simple lecture des trois premières lignes ministérielles :
1ère ligne : "Eric BESSON, Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire a ouvert lundi 2 novembre 2009 un grand débat sur l’identité nationale."
2ème ligne : "L’organisation de ce débat constitue l’un des engagements souscrit par le Président de la République lors de la campagne présidentielle, repris dans la lettre de mission qu’il a adressée, avec le Premier Ministre, à Eric BESSON, le 31 mars 2009."
3ème ligne (de fait, la première ligne sur l'objectif du débat): "Ce débat répond aux préoccupations soulevées par la résurgence de certains communautarismes, dont l’affaire de la Burqa est l’une des illustrations (…)."
Faire un lien entre Identité Nationale et Immigration est (donc vraiment) faire du mauvais esprit (!) détourner la sincérité et la spontanéité avec laquelle a été propulsé le mercenaire préféré pour "valoriser" ce grand thème fédérateur (!) pour "aider" nos compatriotes à "clarifier" leur sentiment (!) de comment être français en 2010 (!) Que du mauvais esprit (français) donc, à y voir un outil particulièrement nauséabond visant à accroître les tensions inter-raciales-ethniques-et-communautaires ...
Ce sera jugé un peu sommaire mais tant pis, parfois il est bon d'appeler un chat un chat, l'intention qui préside à ce débat est de foutre la merde. Et cela ne sent pas bon, mais pas bon du tout !

*je renvoie au site du Nouvel Observateur fort bien fait et très complet

Tout un pan de ma vie qui se dévoile...

2010 Numérologie
Année 8 : GO !*

*ELLE Numéro 3339 du 25 décembre 2009

Morale

Alors que je séjournais en Suisse, il y a peu - voir certains posts récent -, un sondage national* démontrait avec éclat l'attachement des (Trois) Suisses à leur (commune) Identité Nationale : 75% des suisses se déclaraient fermement attachés au maintien du secret bancaire. On coupe les minarets, on cache le magot, rien ne dépasse... c'est propre, c'est calme. De la manière d'éviter les faux débats, un tien vaut mieux que besson tu l'auras.

*le dit sondage a-t-il été simultanément diffusé en France ? dans le doute, je ne m'abstiens pas

1.1.10

Embrassons-nous fol vil

"Rebond des bourses en 2009..." "Progression du CAC 40 de 22,3% en 2009..."Bonne Année, Bonne Année, oui BONNE ANNÉE à ... mais à Nous Tous finalement qui avons SU préserver et "valoriser" toutes nos économies, "investir" sciemment dans les high-produits-hedge-trusts-funds toxico dépendants, nous en mettre plein les poches, tranquille, profitant de l'argent de ces gouvernements bien naïfs qui ont cru à notre perte et nous ont "sauvés" ah ah ah "à bon compte" (belle expression non?) Alors oui, Bonne Année et surtout CONTINUONS LE COMBAT sur cette belle lancée de 2008-2009 et préparons la prochaine crise "systémique" (je rigole je rigole) pour le courant de l'année 2010... Disons, période été/rentrée, cela paraît clairement la fenêtre de tir la plus opportune. Car il faut ANTICIPER notre renflouement, avec tout ce qu'on s'apprête à brûler sur les feux incandescents de la joie spéculative indes/impres/criptible pour la deuxième vague prometteuse. Le pied 2010, le pied ! Et le chômage, en France, qui n'est même pas foutu de "progresser" autant que le CAC 40 : 22,1% en 2009, seulement ! Pourtant ce n'est pas faute de l'avoir encouragé - double mouvement systémique là aussi, encourager le chômage et décourager l'emploi - mais ils sont vraiment trop nuls, même pas capables de réussir un échec ! Allez, encore un petit effort, on y est presque...
Enfin 2010 est là, et tout va s'amplifier avec, bien en perspective, le BUT à atteindre : " Gagner plus en étant moins * ". Et surtout, Ensemble (Ensemble = Entre Nous).
2010, l'année du RENOUVEAU comme il dit. Un peu comme dans la chanson : / for me, for me, for-mi-dable / Mais renouveau, nouvelle France, tout ca... je ne sais pas bien, mais ca a de drôles de relents, non?

*moins nombreux bien entendu