8.2.10

la France que j'aime

Martine Aubry interrogée il y a peu sur l'Identité Nationale, apparut perplexe comme désarçonnée, à moins que ce ne soit l'irritation - ou pire la lassitude - et répond d'un revers de main, comme d'une gifle d'évidence : "C'est la France que j'aime !" * Hé oui, c'est la France que j'aime moi aussi, vous aussi, les autres aussi... tout le monde. L'identité nationale, c'est le pays qu'on aime, celui qu'on adopte et qui vous adopte. C'est donc une co-adoption, et aussi une co-adaptation, de part et d'autre. C'est vrai des français, comme de tous les pays au monde sans exception. Demandez à un allemand, un italien, un marocain, un péruvien, il répondra exactement la même chose... Et, à un Catalan tiens, demandez-lui le pays qu'il aime... là on va vraiment entrer au cœur du sujet. Et, à quelqu'un qui détient la double nationalité - ca existe, je ne m'abuse pas ? / j'ai deux z'amours / - il vous dira que... / entre les deux / mon cœur balance /
Au delà des pays, j'inclurai les régions. Par exemple moi, au Pays basque ou dans les Charentes, je me sens chez moi. Donc, aussi région. Mais attention, la nôtre et celles des autres également... car pardon de me re-citer (réciter !), quand je me promène en Alsace, dans les Alpilles, en Haute-Savoie, sur le lac d'Annecy ou du Bourget, je me sens aussi chez moi. Et, que dire des régions que je n'ai pas eu l'occasion encore (?) de visiter, le risque est patent que je m'y sente aussi chez moi. Grave, limite hors-la-loi.
Je suis né à Paris, enfin je crois - c'est ce que l'on m'a dit, je n'ai donc aucune raison valide d'en douter - donc j'ai la chance d'être de partout à la fois. Je n'en sais pas beaucoup plus. Or là, je m'inquiète ! Si d'aventure ON me demande - au moment de renouveler mon passeport ce qui va immanquablement arriver puisque je vis "à l'étranger" aie aie aie - de Prouver mon Ascendance française, j'en serai bien incapable ! Je ne connais même pas la date de naissance de mes grands-parents, encore moins leur lieu de naissance ? Bon, ca encore je pourrais les retrouver, en cherchant un peu, en questionnant ici ou là... mais guère plus. Alors, quand je vois que même en présentant des papiers légaux et officiels délivrés par les autorités françaises d'aujourd'hui, d'hier ou d'avant hier - mais c'est la même chose non !?- bon nombre de citoyens français se voient mis en doute, en péril, en accusation, en défiance, et donc refuser le renouvellement de leurs papiers, je m'interroge, profondément perplexe : mais c'est quoi alors être français ?! Et c'est là que je me dis, tiens, ce serait une rudement bonne idée de lancer un grand débat sur l'ident... pardon, la citoyenneté.
Pays, Région et Ville. Pour être tout à fait complet, j'ajoute Quartier(s) et Arrondissement(s), au pluriel possiblement, car bien entendu je change de quartier, mais aussi de ville, de région et même (beaucoup) de pays. Ça se complique.
Une autre idée, en parallèle du débat sur la citoyenneté nationale (néologisme volontaire) le sur-ministre de l'intégration pourrait organiser des dîners citoyens ! des happening citoyens ! des nuits blanches citoyennes ! des nuits de couleurs citoyennes ! avec du bleu, du rouge, du blanc, et du noir, et du chocolat, et du marron,  et du café au lait, etc. Ce serait joli.
Parce qu'un dîner "identité"... quelle horreur !! Déjà que pour s'y retrouver soi-même avec son identité - qui suis-je, d'où viens-je, où cours-je, dans quel Etat j'ère ? - c'est toute une vie de boulot ! Si on y ajoute la Nation, sûr que personne - je dis bien Personne - ne s'y retrouve.
Enfin, mais je n'en termine pas - c'est infini ces sujets-là - je voudrais faire partager une petite lueur de "la France que j'aime", quelques minutes pas plus... C'était sur Canal+, dans l'émission dominicale d'information, une simple évocation par les faits : simplicité, élégance, altruisme et compassion, mais aussi efficacité et diplomatie durable. À Haïti, bien loin apparemment des méthodes ranger et marines. Et là, soudainement, je me sens fier d'appartenir à la communauté nationale. C'est ici, cliquer un petit coup. Oui, il y a décidément mieux à faire que débattre dans le vide sur un non sujet, qui plus est, sans objet.
*avant, bien entendu, que le PS n'en fasse un slogan

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