8.10.12

DSK auto portrait


DSK, cet homme du séisme, fait pourtant partie de ces dirigeants qui n’ont pas vu venir le séisme financier…
Là, ce n’est pas un séisme, c’est un Gouffre. Un Gouffre qui est devenu l’autre face du monde. DSK n’est qu’un homme de paille du néolibéralisme. Il n’est pas du tout le grand économiste qu’on décrit habituellement. Il n’a jamais rien produit. On attend toujours son prix Nobel, qu’il annonçait vaniteusement à ses camarades de fac à 20 ans. C’est un keynesien-schumpeterien classique, n’importe quel prof d’économie en première année en sait autant que lui.
Au fond, c’est un fumiste qui raconte bobard sur bobard depuis qu’il a vingt ans. Ses derniers discours en tant que chef du FMI sont aberrants. Il passe son temps à dire que tout va mieux, que la nouvelle gouvernance mondiale va tout arranger, qu’il est optimiste pour les Grecs, etc. Ce n’est même pas du cynisme: il s’en fout. Ce n’est pas du tout un homme de parole. Contrairement à Nafissatou Diallo, lui n’est pas habité par le Verbe. De ce point de vue, spirituellement, il est très peu juif. Il faut choisir entre étudier la Torah et se taper des putes à longueur de temps ! Les mots ne lui coûtent rien. Ils ne lui servent qu’à donner le change. Son désir est ailleurs. Son désir, on le trouve dans sa passion pour les échecs, ou dans ses textos: «J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne.»

Extrait de l'entretien accordé au Nouvel Observateur par Stéphane Zagdanski, auteur de "Chaos brûlant" (Seuil) Texte intégral de l'entretien.

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