DSK, cet homme du séisme, fait pourtant partie de ces dirigeants qui n’ont pas vu venir le séisme financier…
Là, ce n’est pas un séisme, c’est un Gouffre. Un Gouffre qui est
devenu l’autre face du monde. DSK n’est qu’un homme de paille du
néolibéralisme. Il n’est pas du tout le grand économiste qu’on décrit
habituellement. Il n’a jamais rien produit. On attend toujours son prix
Nobel, qu’il annonçait vaniteusement à ses camarades de fac à 20 ans.
C’est un keynesien-schumpeterien classique, n’importe quel prof
d’économie en première année en sait autant que lui.
Au fond, c’est un fumiste qui raconte bobard sur bobard depuis qu’il a
vingt ans. Ses derniers discours en tant que chef du FMI sont
aberrants. Il passe son temps à dire que tout va mieux, que la nouvelle
gouvernance mondiale va tout arranger, qu’il est optimiste pour les
Grecs, etc. Ce n’est même pas du cynisme: il s’en fout. Ce n’est pas du
tout un homme de parole. Contrairement à Nafissatou Diallo, lui n’est
pas habité par le Verbe. De ce point de vue, spirituellement, il est
très peu juif. Il faut choisir entre étudier la Torah et se taper des
putes à longueur de temps ! Les mots ne lui coûtent rien. Ils ne lui
servent qu’à donner le change. Son désir est ailleurs. Son désir, on le
trouve dans sa passion pour les échecs, ou dans ses textos: «J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne.»
Extrait de l'entretien accordé au Nouvel Observateur par Stéphane Zagdanski, auteur de "Chaos brûlant" (Seuil) Texte intégral de l'entretien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire