Europe, quelle belle idée!
en
même temps
Europe,
quand tu nous tiens!
Ambivalence
des sentiments, ambivalence des situations et des comportements. J'ai
toujours été, sur des registres divers il est vrai, un européen
convaincu. Sans doute au départ une formation éducation
franco-allemande... et sa suite. Qu'importe le flacon* n'est-ce
pas, mais est-ce si sûr?
J'ai
milité activement en faveur du Oui pour le traité de Maastricht et
la tâche ne fût pas facile avec ce référendum (1992) qui s'intercalait
dans une (ma) précampagne électorale législative au
cœur d'une zone de banlieue ouvrière et rurale pauvre de la Charente inférieure. Pourtant je
tînt bon. Ensuite également dans les différentes étapes, jusque
et y compris le référendum sur la constitution européenne (2008). C'est après que cela s'est délité, le décalage par trop ouvert
et souvent choquant entre l'esprit et la lettre, la pensée
(oserais-je dire le rêve!) et l'action.
Je
reste ainsi constamment sur le fil, partagé entre «l'idée
européenne» et une réalité dogmatique institutionnelle qui
heurte profondément ma conception du vivre ensemble. Ce qui me mène
tour à tour à seulement quelques jours d'intervalle (post du 26/01) à citer JD.Giulinai et la fondation Robert Schumann «Europe: l'horizon pourrait
bien s'éclaircir » et ceci extrait d'une
matinale radiophonique –thème Roumanie, Grèce et autres:jusqu'où la rigueur est-elle socialement et politiquement tenable?– au cours de laquelle le chercheur Jean-Paul Malrieu en direct de Toulouse se réfère à la Roumanie, la Grèce, et la
Hongrie: «Ce qui est frappant c'est la difficulté à
faire émerger un discours politique qui permette de dégager des
solutions soutenables. Entre les pays du Sud et la Roumanie, on a
aussi en effet le cas de la Hongrie dans lequel on voit se développer un
discours extrêmement nationaliste et xénophobe. La violence qui
est faite aux sociétés peut les conduire à des dérives très inquiétantes, or les réponses qu'apporte l'UE à des
montées tendancielles de ce type sont extrêmement étonnantes: ainsi on peut prendre des mesures qui suppriment les libertés publiques,
d'expulsion systématique des gens qui sont sans domicile fixe et les
mettre en dehors de la ville, on peut prendre des mesures
liberticides... et qu'est-ce que l'Europe trouve à dire: ah,
vous avez porté atteinte à l'indépendance de la banque centrale! Si l'on fait le bilan, c'est une crise financière dont
les banques sont en grande part responsables, ces banques sont
sauvées par les États, et à peine deux ans après les banques se
retrouvent dans la position d'étrangler les États
au nom des dettes qu'ils ont contractées! Il y a une
incapacité à remettre à plat l'ensemble des règles du jeu ainsi
que le fonctionnement de notre système occidental qui est
dramatique et l'opinion publique qui souffre a un mal fou à dégager
les principes de ce que pourrait être les principes d'une
reconstruction sociale soutenable. C'est ça le drame que nous vivons
aujourd'hui.»
Voilà,
comment concilier principe et réalité, et en particulier que faire lorsqu'on est plus
en mesure de soutenir l'ambivalence? Au delà du manichéisme,
toute réponse est bien venue.
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